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L'ordre du jour appelle la discussion, en deuxième lecture, de la proposition de loi portant création d'une première année commune aux études de santé et facilitant la réorientation des étudiants (nos 1452, 1740).
... normal de rassembler dans un tronc commun les quatre professions de niveau médical : les médecins, les odontologistes, les sages-femmes dont « l'universitarisation » de la formation se traduit dans la loi , et les pharmaciens. Le texte dont nous débattons apporte donc cette cohérence. Le gâchis humain, lié en grande partie au numerus clausus, se lit dans les chiffres : sur les quelque 65 000 étudiants dans les professions de santé, à peu près 13 000 vont passer la barrière de la sélection ; plus de 50 000 étudiants restent donc sur le carreau. Nous sommes tous sensibles au devenir de ces étudiants et devons concevoir des filières permettant de mettre fin à un tel gâchis humain. Selon les statistiques, un étudiant ayant obtenu une note moyenne inférieure à sept sur vingt aux examens partiels ...
cet autre chantier doit être ouvert de façon consensuelle, dans l'intérêt des étudiants et des filières concernées. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
...e, mes chers collègues, la thématique de la formation universitaire des professions de santé est importante, lourde de sens et de conséquences. Avant de nous lancer dans l'examen des articles qui composent cette proposition de loi, il me semble opportun de poser la question préalable suivante : ce texte apportera-t-il une solution, même partielle, aux problématiques auxquelles sont confrontés les étudiants des professions de santé ? Permettez-moi d'abord de revenir quelques années en arrière. Suite aux interrogations exprimées en 2002 par MM. Lang et Kouchner, était remis aux ministres de l'éducation et de la santé de l'époque, MM. Ferry et Mattei, le 20 juillet 2003, le rapport Debouzie lequel, loin de constituer un énième document sans envergure, avait le mérite de dresser un constat juste et a...
Compte tenu du nombre d'étudiants et du numerus clausus, cette situation risque de devenir celle d'un nombre incalculable de jeunes : on sera donc revenu au point de départ.
...uditions effectuées pour réaliser un panorama complet de la situation universitaire. J'en viens maintenant, mes chers collègues, à la proposition de loi de M. Domergue. Il serait, là encore, malhonnête de ne pas reconnaître qu'elle s'inscrit dans une réflexion pertinente sur la qualité de notre enseignement relatif aux professions de santé et sur les difficultés réelles que doivent affronter les étudiants de ces cursus. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
...s principes évoqués dans les rapports que j'ai mentionnés : une première année commune aux études de santé sous format licence-master-doctorat , ouverte, donc, à la médecine, à l'odontologie, à la maïeutique et à la pharmacie. Décomposée en deux semestres le premier en tronc commun, le second intégrant des cours spécifiques , elle serait sanctionnée par des concours distincts permettant aux étudiants de s'inscrire à un ou plusieurs d'entre eux. Le texte prévoit aussi l'orientation des étudiants les plus en difficulté c'est-à-dire ceux ayant obtenu une moyenne inférieure à sept sur vingt vers des facultés de sciences de préférence afin qu'ils puissent se remettre à niveau et se réinscrire en L1 d'études de santé après douze ou dix-huit mois de formation ; l'instauration de passerelles en...
en nous permettant de constater que de nombreuses questions ne sont toujours pas réglées je pense à l'intégration concrète des étudiants recalés en L1 santé et que la communauté universitaire est bien loin d'être aussi enthousiaste et unanime que l'annonçait Mme la ministre. Malgré les belles paroles et la bonne volonté affichée, nous sommes bien forcés de nous rendre à l'évidence : l'ambition de ce texte est minimale par rapport au problème qui se pose à nous. Et les quelques préconisations du rapport Bach qui ont été retenue...
...istant en n'appliquant la réforme que pour les trois professions aujourd'hui concernées par le tronc commun, quitte à mener par la suite une étude d'impact. En aucun cas il ne fallait produire un texte qui, en raison de sa modeste ambition, ne peut prétendre à réaliser la refonte générale de la notion de formation aux métiers de la santé en maintenant les inégalités que subissent actuellement les étudiants. Un autre exemple trahit bien les incohérences du texte : comment les étudiants vont-ils être accueillis ? Leur nombre va bien sûr augmenter, par un phénomène d'appel d'air, mais qu'en sera-t-il des professeurs ? Comment mettre en place des travaux dirigés avec 150 ou 200 étudiants ?
Pour information, les étudiants en pharmacie sont aujourd'hui trente-huit en moyenne par groupe d'études dirigées. Les CD-ROM et DVD-ROM seront-ils les nouveaux pédagogues des étudiants de la L1 santé ? Sur ces aspects, pourtant déterminants, la proposition de loi ne propose rien. Pis, l'idée majeure du tutorat, que le rapport Bach reprend d'ailleurs, n'est pas évoquée dans la proposition de notre collègue Domergue. Dans la ...
...ù vient cette uniformisation? Elle vient, pour l'essentiel, du milieu social des bacheliers qui intègrent les différents cursus des professions de santé : les catégories socioprofessionnelles supérieures sont en effet surreprésentées. Seules les catégories socioprofessionnelles supérieures peuvent s'offrir les officines assurant des cours privés coûteux. Elles sont les seules à pouvoir payer aux étudiants, depuis le début de leur scolarité, en cas de problème, des cours de soutien, pour pallier les insuffisances de l'éducation nationale, institutionnalisées, voulues par M. Darcos, qui a notamment supprimé les RASED. Ce n'est pas en ouvrant des passerelles à des étudiants d'écoles de commerce ou d'instituts d'études politiques que l'on traitera spécifiquement la question de l'uniformisation socia...
De plus, les préconisations du rapport Bach qu'a retenues cette proposition de loi et moins encore celles qui en ont été écartées ne seront pas de nature à faciliter l'ouverture de ces filières. Mes chers collègues, pour nous comme pour les étudiants, cette proposition de loi est un acte manqué, un acte gâché. Mais, plus encore, le contexte général dans lequel elle s'inscrit ne peut que nous conduire à être circonspects. Car, si l'on s'interroge sur les raisons du manque d'ambition et de crédibilité du texte pour répondre aux besoins de notre système de formation, on comprend qu'il ne peut prendre toute sa dimension faute de moyens. Comment,...
Je l'ai affirmé, je le répète, je ne doute pas de la sincérité des déclarations de notre collègue Domergue ou de Mme la ministre lorsqu'ils évoquent la situation de nos étudiants en cursus de santé. Je ne doute pas non plus de leur volonté d'utiliser cette proposition de loi pour lutter efficacement contre cette situation. Mais les déclarations ne sont pas des actes et, comme dit le poète ces mots devraient vous parler, madame la ministre , « il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour ». (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) L'examen de ce texte et ...
plutôt qu'à cultiver l'ambition de faire progresser notre société, apanage des politiques. Aussi ce texte ne peut-il nous satisfaire. Je vous assure, mes chers collègues, que si cette proposition de loi était à la hauteur du gâchis humain auquel nous sommes confrontés, nous l'aurions votée. Hélas pour nous, et surtout pour les étudiants, elle ne nous apporte aucun espoir. S'il fallait un dernier argument pour vous en convaincre, j'évoquerais les raisons du report. Car, derrière les déclarations rassurantes sur la finalisation d'un projet qui, soit dit en passant, était déjà présenté comme parfaitement achevé lors de la lecture du 16 décembre dernier , se cache une réalité bien moins avouable : la situation explosive dans le...
Dans son intervention, Mme Lemorton a fait le constat d'un gâchis celui des étudiants qui, à 80 %, échouent en première année. Nous sommes tous d'accord.
...t ne faisons pas du tout la même analyse. Le sujet ne mérite ni les polémiques ni des propos aussi négatifs que ceux que vous avez tenus dans votre intervention, madame Lemorton. L'adoption de ce texte, présenté en décembre dernier à l'Assemblée nationale puis au Sénat, qui nous revient en juin, n'a que trop tardé. Il faut en terminer et voter au plus vite cette proposition de loi, parce que les étudiants attendent une première année réformée nous en débattrons et les familles aussi, qui subissent les échecs souvent dramatiques de leurs enfants qui, à l'issue de cette première année, se retrouvent dans une impasse. Il va donc de soi que nous ne pouvons pas voter cette question préalable. Je regrette aussi d'entendre M. Bapt indiquer qu'il ne votera pas cette proposition de loi.
Il faut aussi des professeurs : à constater le temps que prennent les nominations de professeurs dans l'enseignement de la médecine générale, on a toutes les raisons de s'inquiéter ! Mme la ministre de la santé nous disait que 8 000 étudiants seraient admis en première année à l'horizon 2011 : c'est un nombre inférieur à celui de l'époque où j'entrai moi-même en première année de médecine !
À l'époque, 8 500 étudiants étaient formés chaque année. Depuis, la médecine s'est beaucoup développée et a étendu ses champs d'application. Pourtant, on forme moins de médecins : c'est invraisemblable ! La preuve : nous devons faire appel à des médecins étrangers. Nous nous trouvons donc dans la situation rocambolesque où nous « collons » à tour de bras 80 % des candidats qui se présentent en première année de médecine et...
Un problème se pose : 40 000 étudiants de bonne qualité restent chaque année sur le carreau. C'est un véritable gâchis ! Je remercie donc le Gouvernement de s'atteler à ce problème.
Ces étudiants de qualité, qui ont souvent beaucoup travaillé, doivent repartir de zéro. Dès lors, poser le problème et y proposer une réponse me paraît être une excellente chose. De même, associer toutes les professions de santé entre elles permet de constituer une base commune pour mieux travailler ensemble autre bonne chose. La troisième bonne chose que contient cette proposition de loi de M. Domergue c...