Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Interventions sur "journaliste" de Noël Mamère


27 interventions trouvées.

...issants, qui vit en partie des commandes publiques. Il considère en effet la presse comme un vecteur économique, politique et culturel lui permettant d'assurer son hégémonie. Ce phénomène n'est pas propre à la France. Berlusconi a précédé, et sans doute inspiré, ce groupe et son factotum, tout comme M. Murdoch et son conglomérat, en Angleterre. Pour ces industriels prédateurs, qui considèrent les journalistes comme des intermittents du spectacle de l'information à leur solde, la presse est devenue une marchandise comme une autre. La question des médias est donc une question sociale et politique à part entière, car elle détermine l'agenda politique du pays, structure le débat public, influence les consciences et influe sur les choix et la vision du monde des citoyens. Certes, depuis les ordonnances ...

Nous le devons à Camus, qui, en démissionnant de Combat en 1947, après le rachat du journal par un homme d'affaires, pouvait dire : « Nous étions désarmés, puisque nous étions honnêtes. Cette presse que nous voulions digne et fière, elle est aujourd'hui la honte de ce malheureux pays. » Madame la présidente, monsieur le ministre, mesdames et messieurs les députés, les journalistes et la presse sont les ultimes sentinelles de la démocratie. Sans eux, la régression démocratique nous guette. Au-delà de nos différences partisanes, votons cette loi comme une promesse de liberté. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Monsieur le ministre, mes chers collègues de la majorité, nous aurions aimé entendre les mêmes protestations de votre part lorsque le chef d'état-major, le général Georgelin et le secrétaire général de l'Élysée, M. Guéant, ont dit à nos confrères de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier qu'ils n'avaient rien à faire là où ils trouvaient. Nous savons aujourd'hui pertinemment que le journaliste est victime de ce que l'on pourrait appeler l'effet réverbère, c'est-à-dire qu'on veut l'amener là où il y a de la lumière et l'empêcher d'aller là où il n'y en a pas.

Le devoir du journaliste peut être comparé à celui du médecin. M. le ministre des affaires étrangères doit savoir ce que cela signifie, puisqu'il réclamait, il y a de longues années, le droit d'ingérence

et qu'il a créé l'une des plus grandes associations humanitaires de ce pays. Il sait bien que lorsque l'Organisation des Nations unies, lorsqu'un État, un régime autoritaire empêche les journalistes et les médecins de faire leur métier, ils doivent aller au-delà et désobéir. Dans ces conditions, bien souvent, ils peuvent être pris en otages. La rédaction de l'article 13 pourrait être acceptée, à une différence près, soulignée par M. Féron : lorsque l'on parle de « motif légitime » ou de « responsabilisation financière », ces termes sont tellement vagues et si peu précis qu'ils pourront êtr...

Le groupe GDR considère lui aussi que le texte est en deçà de la Convention européenne des droits de l'homme. Nous regrettons qu'il n'aligne pas la France sur le « mieux-disant » en Europe, à savoir la Belgique. Les exceptions prévues vont fragiliser le travail des journalistes. La mission du journaliste est d'éclairer l'opinion, mais aussi d'aller chercher la vérité là où on essaie de la cacher. Certains événements qui se sont produits dans notre pays perquisitions dans des rédactions, gardes à vue de journalistes ne sont pas bon signe quant aux intentions du Gouvernement. En dépit des tout petits progrès que l'on doit au Sénat, ce texte n'est pas celui qui étai...

Tout le problème est de savoir qui détermine ce qu'est l'intérêt général d'ailleurs fort difficile à déterminer. Nous n'avons jamais demandé une sanctuarisation visant le journaliste lui-même ; nous demandons en revanche une réelle protection du secret des sources, afin de protéger la fonction du journaliste. Enfin, je n'ai pas dit que ce texte renforçait la vulnérabilité des journalistes, mais qu'il ne contribuait pas à la diminuer ce qui est un peu différent. Dans le contexte économique, politique et éditorial actuel, on attendait autre chose. S'agissant des perquisition...

Rappel au règlement, madame la présidente, pour exprimer notre dégoût de ce qui est arrivé au journaliste Vittorio de Filippis, traité comme un vulgaire malfrat dans une affaire de diffamation. Dans notre histoire judiciaire, c'est la première fois que, dans une affaire de presse, quelqu'un se voit ainsi interpellé, menotté, déshabillé, humilié et traité de « racaille ». On est d'autant plus en droit de s'inquiéter d'une telle dérive sécuritaire qu'elle vient après la condamnation de l'association D...

...niature , où l'on tient les sans-abri pour des rebuts et des déchets, où l'on s'en prend à des représentants de la presse dans des conditions intolérables ! Notre indignation est bien naturelle et il fallait la dire. Mais, au-delà de l'affaire de M. de Filippis, nous mettons en cause la multiplication des gardes à vue, des arrestations dans des conditions effroyables de tous ceux qui ne sont ni journalistes, ni cadres, ni insérés comme nous le sommes dans la société, et qui n'ont pas les moyens de se défendre et de le dénoncer. C'est au nom de tous ceux-là que nous protestons. À travers la figure de Vittorio de Filippis, ce sont nos libertés qui sont mises en cause, et pas simplement la liberté de la presse. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

...ent investi ! Ne prenons pas les Français et surtout ceux de l'extérieur pour des imbéciles ! Et lorsque vous nous expliquez que vous voulez mettre en place une holding qui n'est plus une société publique , on sait quel organisme est visé : RFI, qui a déjà eu bien des soucis avec nombre de roitelets de Françafrique. Souvenons-nous des conditions dans lesquelles ont été jetés en prison des journalistes et des correspondants de RFI certains y ont perdu la vie , qui se sont retrouvés à servir variables d'ajustement des relations entre le Gouvernement, et ceux qui l'ont d'ailleurs précédé, et certains responsables africains ! Il n'est jusqu'au maire de Mulhouse, qui avait préféré changer de rive pour entrer dans ce gouvernement, qui s'est vu dépouiller de ses responsabilités de ministre de la ...

...blic qui n'avait pas besoin de cela. Pour notre part, nous essayons d'alerter notre assemblée et, au-delà, l'opinion publique, sur certains dangers. M. Copé est intervenu tout à l'heure pour souligner, en affichant une grande lassitude, qu'il fallait tenir compte du « contexte ». Mais comme Didier Mathus l'a très justement démontré, ce contexte est celui d'une très forte pression exercée sur les journalistes et sur la presse en général !

J'en veux pour preuve ce qui a été dit aujourd'hui dans le cadre des états généraux de la presse par un journaliste qui ne saurait être considéré comme un révolutionnaire : Bruno Frappat, directeur de La Croix, y a fait part, en effet, de sa grande inquiétude. Je vous rappelle également l'affaire de l'interpellation de M. Vittorio de Filippis, les dispositions votées par le Parlement sur le secret des sources des journalistes, ainsi que les perquisitions effectuées dans les locaux de certaines rédactions. Tou...

...nir le périmètre de l'audiovisuel extérieur de la France et sa vocation. À ce titre, notre amendement, identique à celui du rapporteur, est une bouée de sauvetage lancée à la diversité linguistique et aux langues étrangères aujourd'hui menacées, notamment sur RFI. L'article 2 du projet de loi ne vise en effet qu'à absorber une société dont le rayonnement n'est plus à démontrer, vivant grâce à des journalistes courageux, qui prennent des risques considérables dans des pays très sensibles. Certains y ont même perdu la vie.

Mais les journalistes ne sont pas des soldats : ils ne sont pas payés pour faire la guerre, mais pour informer, ce qui n'est pas la même chose ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Ne comparez pas les journalistes aux soldats, et n'essayez pas d'introduire en France les pratiques des Américains qui, pendant la guerre d'Irak, ont emmené avec eux des journalistes embedded, « embarqués », selon l'idée de George Bush. Le rôle du journaliste est au contraire l'indépendance : il doit montrer ce qui se passe dans le monde, quitte à descendre en Enfer pour montrer l'Enfer, sans jamais se faire complice de ceux qu...

...l'heure Jacqueline Fraysse, si l'on recense les propriétaires des grands médias que les Français regardent à peu près trois heures et demi à quatre heures par jour, on trouve des groupes industriels qui répondent à des commandes publiques : Bouygues propriétaire de TF1 , Lagardère, Bolloré, La Lyonnaise aujourd'hui rebaptisée Vivendi. Cette situation engendre des conflits d'intérêt. Ayant été journaliste pendant quelques années (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), je me souviens qu'il était difficile, pour nos collègues des chaînes privées, de faire des reportages critiques sur le Maroc d'Hassan II, par exemple, parce que la société majoritaire au capital de TF1 y construisait des universités, des mosquées et des routes. C'est donc une atteinte au droit à l'i...

Enfin, monsieur le président (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), je n'oublie pas le contexte dans lequel nous sommes. Nous avons été quelques-uns à nous battre contre le projet de loi présenté par Mme Dati sur la protection du secret des sources des journalistes. En effet, on ne peut pas parler du pluralisme, des médias, sans parler de la liberté des journalistes

et sans parler de la liberté de la protection des sources des journalises. Illustrant bien le double langage du Gouvernement, ce projet, comme tant d'autres, était présenté comme un progrès dans l'application d'une directive européenne. Nous sommes très loin de la Belgique et, en effet, après cette première lecture, on peut dire que la protection des sources des journalistes n'est pas assurée. Enfin, je voudrais m'adresser à Mme la ministre et à M. le porte-parole de l'UMP, qui, de manière incessante, se sont attaqués à l'AFP au moment même où le Gouvernement est en train de discuter du nouveau statut de l'AFP (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), ce qui va donc la fragiliser.