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...abordés, qu'il s'agisse des organisations syndicales, de la relation avec la sécurité sociale ou de l'indépendance de la médecine du travail. Depuis que nous discutons de ce projet de loi, vous ne cessez de nous dire qu'il n'y a pas de problèmes là où nous les voyons. Ainsi, il y a quelques jours nous avons appelé votre attention sur le fait qu'en relevant l'âge légal de départ à la retraite de soixante à soixante-deux ans, vous alliez provoquer un problème de prise en charge des personnes de plus de soixante ans n'ayant pas d'emploi dans la mesure où aucun dispositif n'est adapté à leur cas. Vous nous avez alors juré tous vos grands dieux que c'étaient les mauvais esprits des socialistes qui allaient chercher on ne sait trop quelle idée étrange. Vous nous avez encore expliqué que nous ne compre...
...rmettre la conciliation effective de la vie familiale et de la vie professionnelle. À défaut tout ce que l'on pourra dire sur la capacité de mener de front vie familiale et vie professionnelle sera illusoire. Cela dit, certaines mesures peuvent aussi être prises au moment du départ en retraite. Il n'en reste pas moins que le relèvement de l'âge où l'on peut percevoir une retraite sans décote de soixante-cinq à soixante-sept ans vient percuter de face l'objectif d'égalité entre hommes et femmes que vous affichez. Les dispositions des articles 30 et 31, quel que soit leur intérêt et quelles que soient les avancées qu'elles peuvent représenter, ne pourront compenser la dégradation de la situation que vont connaître un grand nombre de femmes du fait de ce relèvement, mesure majeure de votre projet d...
...Nous l'avons dit, lorsque votre réforme sera arrivée à terme, elle représentera une baisse de plusieurs centaines d'euros pour chaque retraité qui perçoit un petit salaire aujourd'hui. C'est cela la réalité de votre réforme. Vous avez été amenés au cours des débats à reconnaître que tous ceux qui aujourd'hui sont sans emploi et qui approchent de la soixantaine, devront rester sans emploi jusqu'à soixante-deux ans. Quelle est la solution qui leur est proposée ? Car il ne suffit pas de légiférer et de décréter qu'il faut travailler jusqu'à soixante-deux ans pour que tous ceux qui aujourd'hui sont au chômage ou sont sans emploi se retrouvent en situation d'emploi entre soixante et soixante-deux ans Vous avez simplement imaginé que, demain, ce serait l'assurance chômage, l'UNEDIC et les partenaires...
Avec l'article 5, nous abordons le coeur de la réforme. Les socialistes sont clairement opposés au relèvement de l'âge légal de départ à la retraite de soixante à soixante-deux ans. Pour nous, cette mesure est non seulement injuste, mais totalement inadaptée à la réalité sociale et économique de notre pays. Le Gouvernement souligne que nous avons à faire face à un défi démographique, auquel on ne peut apporter qu'une réponse démographique. Pourtant, hier, le ministre nous a expliqué à plusieurs reprises que la véritable explication de la réforme qui nou...
...apports de la Cour des comptes, ils soulignent que le déficit actuel n'est dû que pour un tiers aux effets de la crise. Votre logique, qui consiste à fonder l'ensemble de la réforme sur une approche démographique, est donc totalement inadaptée. Par ailleurs, vous ne prenez pas en compte l'évolution sociale de notre pays. En effet, ce qui est en jeu, c'est la possibilité de partir à la retraite à soixante ans pour des hommes et des femmes qui, parce qu'ils ont commencé à travailler jeunes ou ont été formés à leur métier par l'apprentissage, ont, dès aujourd'hui, un nombre de trimestres largement suffisant pour pouvoir prétendre bénéficier de leurs droits sans avoir à prolonger leur activité deux années de plus. Ce sont ces hommes et ces femmes que nous voulons défendre, car ils ont besoin d'une pr...
Le dispositif des carrières longues ne répond pas à ce défi. Dans trente ou quarante ans, la situation aura évolué, bien entendu, mais, actuellement, environ 300 000 personnes partent chaque année à la retraite à soixante ans en ayant entre une et deux années de cotisation de plus que ce qui leur est nécessaire pour faire valoir leurs droits à pension. Ces 300 000 personnes vont être directement impactées par votre réforme ; elles en seront les victimes directes. Aujourd'hui, elles disposent de l'ensemble des trimestres nécessaires pour faire valoir leurs droits à la retraite, mais à ces personnes qui ont déjà tr...
Au salarié qui a commencé à travailler à dix-huit ans, vous allez demander d'accomplir quarante-quatre annuités de cotisations pour pouvoir partir à la retraite, alors que pour celui qui a commencé à travailler à vingt-deux ans, votre réforme ne va rien changer : il ne pourra pas partir à soixante ans, en tout cas pas sans décote, ce qui fait que son plan de vie ne sera en rien modifié.
Et puis, il est un facteur social que l'on ne peut ignorer totalement, même s'il est heureusement minoritaire : dans notre pays, des hommes et des femmes, atteignant l'âge de soixante ans sans avoir une durée de cotisation suffisante, préfèrent partir avec une décote, car ils sont trop usés par le travail.
Selon les statistiques de la CNAV, environ 7 % de Français préfèrent partir à soixante ans, même avec une décote, parce qu'ils sont fatigués, usés, et ne se sentent pas les moyens de poursuivre une activité professionnelle jusqu'à soixante-cinq ans.
Le troisième point que je veux évoquer est celui du chômage. Nous avons beau vous poser cette question sur tous les tons, nous n'avons toujours pas obtenu de réponse satisfaisante. Ce n'est pas parce que vous avez décidé, d'un claquement de doigts, qu'à compter du 1er janvier de l'année prochaine, on ne pourra plus prendre sa retraite à soixante ans, mais seulement à partir de soixante-deux ans, que tous ceux qui sont au chômage après cinquante-cinq ans vont trouver un emploi ! En fait, vous allez transférer les déficits de la CNAV vers l'assurance chômage : au lieu de payer des retraités, vous allez payer des chômeurs.
...llent pas. Deuxièmement, je veux attirer votre attention sur le décalage qui existe aujourd'hui entre l'âge moyen auquel les Français quittent le marché du travail et l'âge moyen auquel ils liquident leur pension. C'est en moyenne à cinquante-huit ans et demi que les Français se retrouvent sortis de l'emploi. Pour bénéficier de leur retraite à taux plein, ils doivent attendre en moyenne l'âge de soixante et un ans et demi. Entre cinquante-huit ans et demi et soixante et un ans et demi, que se passe-t-il ? Ils sont au chômage !
Comment se fait-il qu'il ait dit qu'il ne reviendrait pas sur l'âge légal de départ en retraite à soixante ans parce que c'était une conquête sociale qu'il avait même prétendu un jour avoir votée, ce qui relève évidemment du fantasme le plus complet ?
...l y a les amendements qui ont reçu l'imprimatur de M. Copé, et ceux qui sont présentés par le secrétaire général de l'UMP ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous ne voulons pas de ce petit jeu. Nous voulons un débat de fond, sérieux, sur la question des retraites. Contrairement à ce que vous prétendez, un autre projet est possible, qui ne touche pas à l'âge de départ en retraite à soixante ans à taux plein, ni au départ en retraite sans décote à soixante-cinq ans. Et si nous voulons garantir la retraite par répartition, ce que nous faisons, alors que vous introduisez le ver de la capitalisation dans le fruit de votre réforme, nous avons besoin d'un projet qui soit financé, équilibré, et en tout cas pas d'un projet bricolé à l'occasion de conseils des ministres, ou de réunions de co...