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Merci d'avoir accepté d'être auditionnée sur le temps partiel, qui est au coeur de la problématique de l'égalité entre les hommes et les femmes.
En effet, seulement elle ne portera pas sur le temps partiel, contrairement à ce qui avait été annoncé en décembre dernier : on y traitera du partage des responsabilités professionnelles et familiales.
Je suggère que les trois délégations aux droits des femmes, du CESE, du Sénat et de l'Assemblée, organisent, en septembre ou en octobre, une grande table ronde sur le temps partiel.
Nous y serions en terrain neutre. En période électorale, c'est préférable. Vous présideriez cette table ronde, et nous serions à vos côtés. Pourriez-vous maintenant reprendre votre casquette de vice-présidente de la CGPME et nous donner la position de votre organisation sur le temps partiel ?
Ces statistiques correspondent à celles du sous-emploi : sont recensées comme personnes en sous-emploi les salariés qui demandent à travailler davantage et sont disponibles immédiatement. Or de nombreuses personnes à temps partiel, en raison de la dispersion et de l'imprévisibilité de leurs horaires, ne peuvent pas s'engager à travailler davantage dès le lendemain matin. Ce mode de calcul fait chuter le nombre de personnes à temps partiel qui souhaitent augmenter leur durée de temps de travail, comme nous l'a très bien expliqué Mme Rachel Silvera. Le taux de 30 % que vous nous avez cité est sûrement sous-évalué. Mais nous ...
Le PDG d'Auchan m'a proposé de rencontrer des femmes travaillant à temps partiel. Lorsque nous nous rendrons à Lille pour visiter le réseau des Ruches, nous pourrons aussi nous rendre au magasin Auchan. Le temps partiel est ma grande préoccupation. C'est par lui qu'il faut commencer. Voilà pourquoi je suis tellement en colère après la journée du 28 juin sur le partage des responsabilités professionnelles et familiales.
Même dans le dernier numéro du journal Femme Actuelle, le plus lu par les femmes, un sociologue remarque que s'il faut travailler au partage des responsabilités, il faut d'abord s'attaquer au temps partiel, qui contribue à la précarité des femmes.
Avez-vous observé un développement des emplois à temps partiel, en début de carrière, sur des horaires très courts ?
Je l'ai dit dès 2004. En procédant à des projections, je m'étais rendu compte qu'une femme qui travaillait à temps partiel risquait de toucher moins de retraite qu'une personne qui, n'ayant pas eu d'activité professionnelle, bénéficiait du minimum vieillesse. Il faudra bien mettre les entreprises qui utilisent le temps partiel face à leurs responsabilités. De toutes façons, un jour, quelqu'un devra payer.
La femme à temps partiel vit souvent dans une famille monoparentale. J'ai découvert qu'il existait des programmes de télévision spécialement conçus pour les enfants dont la mère partait travailler tôt, dès cinq ou six heures du matin. Quand ils se réveillent, la télévision leur sert de nounou ou de compagnon de jeu !
Merci, madame, d'avoir accepté notre invitation. En 2004, la Délégation aux droits des femmes avait produit un rapport sur le travail à temps partiel, après avoir auditionné à ce sujet l'ensemble des syndicats et le Medef. J'avais mis l'accent sur le problème de la retraite des femmes qui, après avoir opté pour le temps partiel entre 30 et 40 ans, ne retrouvent jamais de travail à temps plein. Ma crainte était justifiée car de nombreuses femmes qui ont eu un tel parcours se retrouvent aujourd'hui en situation de précarité. C'est pourquoi j'a...
Serait-il possible, selon vous, d'envisager une prime de précarité pour les salariés contraints au temps partiel ?
Permettez-moi d'insister sur le cas des femmes qui ne réussissent pas à sortir du temps partiel et qui, parfois, effectuent un très petit nombre d'heures. J'ai rencontré il y a quelques jours une jeune femme de 25 ans, titulaire d'un DESS d'histoire de l'art, qui travaille 14 heures par semaine dans un musée. Quelle retraite percevra-t-elle ?
Devons-nous légiférer pour interdire aux employeurs de recourir à ce point à la « souplesse » du temps partiel qui aboutit à la précarité ?
Soit, mais le législateur doit-il s'en mêler ? J'ai interrogé le directeur du musée : il a reconnu qu'il était plus intéressant d'utiliser des guides à temps partiel, qui d'ailleurs sont employés par une entreprise sous-traitante. Comment le Medef pourrait-il inciter les TPE et PME à ne pas entrer dans ce processus ? Votre proposition d'assouplir le code du travail m'inquiète un peu
... faire, c'est cautionner un système qui va exploser dans les quarante ans qui viennent, quand les personnes concernées partiront à la retraite. La réforme des retraites de l'année dernière a mis en évidence la situation particulièrement difficile de certaines femmes. En tant que législateur, nous avons une responsabilité pour l'avenir : que sera la retraite de femmes qui auront occupé un emploi à temps partiel dès le début de leur carrière ?
Souvent, ce n'est pas possible car les horaires sont dispersés dans la journée : lorsque nous avons fait notre étude en 2004, nous avons constaté que les temps partiels proposés par les grandes surfaces ne pouvaient pas être complétés par un deuxième. Certaines grandes enseignes, sensibilisées à ce problème, ont fait en sorte de fournir des emplois du temps compatibles avec un deuxième temps partiel au moins en province, où le problème des transports ne se pose pas comme en région parisienne. Mais il y a aussi le problème des horaires changeants.
Très volontiers. Je ferai moi-même quelques propositions, notamment la négociation d'accords au niveau des branches. Je suis particulièrement inquiète pour le secteur de l'aide à domicile, où l'on propose très souvent des emplois à temps partiel, assortis d'une grande souplesse.
Merci, madame, d'avoir accepté cette audition. En 2004, lorsque la Délégation a publié son rapport sur le temps partiel, notre ambition était de faire évoluer la situation. En 2010, au moment de la discussion sur la réforme des retraites, nous nous sommes aperçus que la période passée à travailler à temps partiel pénalisait les femmes au moment de l'ouverture de leurs droits. Aujourd'hui, sept ans après notre rapport, pratiquement aucune de nos recommandations n'a été suivie d'effet. Et je crains fort qu'aucune de...
C'est désespérant. Mais pourquoi tarde-t-on à s'attaquer au temps partiel, qui constitue le coeur du problème ?