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La nature donne à chacun un visage particulier qui le différencie de son voisin. Autant de visages, autant de personnes, autant de dignités. Masquer son visage, c'est disparaître, ne plus exister pour l'autre. C'est la négation de la personne. Le voile intégral est-il un simple habit ? S'agit-il d'une mode passagère, d'un réflexe identitaire sans lendemain qui s'estompera avec le temps ? Le voile intégral va bien au-delà. Il est l'expression d'un réel projet politique d'une société fondée sur une conception rétrograde, qui rejette ...
...de cassation, Conseil d'État, Conseil constitutionnel, voire Cour européenne des droits de l'homme finit par accepter de sanctionner car, que vous le vouliez ou non, les juges représentent aussi l'autorité du peuple. Malgré la valeur de vos arguments et la finesse de votre analyse jurisprudentielle, le port du voile intégral heurte profondément les notions de liberté, d'égalité des sexes et de dignité de la personne concept, il est vrai, dénié par certains constitutionnalistes, même s'il est mentionné dans le préambule de la Constitution de 1946. On rejoint ici du code social. On est en plein juridico-culturel et vous n'y êtes d'ailleurs pas insensibles. Vous pouvez parfaitement, sur la base des articles 8 et 14 de la Convention européenne des droits de l'homme, justifier une mesure imperson...
...on se trouve au coeur du vouloir vivre ensemble. Pour vous, ces femmes sont des victimes. Mais la victime, c'est moi : je ne peux pas voir le visage de l'autre, qui se cache à moi alors qu'elle me regarde. Il ne faut pas tomber dans cette confusion et dans cette manipulation mentale à laquelle se livrent certains qui, au nom d'une certaine liberté, vous assènent leur loi religieuse contraire à la dignité de la femme et l'égalité des sexes. J'accepterai le voile le jour où les hommes seront voilés Je crois à la force de la loi en tant que symbole. Certes, on se heurte au problème que représente la faiblesse de l'État. Mais cela peut changer. Je souhaite même que la loi ait aujourd'hui une grande force pour que l'on évite, demain, des dérives encore plus graves. S'agissant de la dignité, pourrie...
...nstructions juridiques et jurisprudentielles existantes... Il faut se libérer des décisions de justice ! Qu'est-ce qu'une décision de justice ? C'est un jugement rendu, dans un cadre juridique donné, par une autorité indépendante. Nous ne sommes pas dans ce cas. De même que le peuple ne peut pas aliéner sa souveraineté, parce que la souveraineté est inaliénable, de même nul ne peut renoncer à la dignité de la personne, parce que la dignité est inaliénable. Même si j'accepte qu'on me torture, la torture demeure un traitement indigne. Dès lors, s'il faut une loi et je pense qu'il en faut une , nous devons la fonder sur la dignité des personnes et l'égalité des sexes, et non, comme vous nous le proposez, sur l'ordre public et la sécurité publique, en l'occurrence secondaires. Quant à la résolut...
Je suis heureux de constater que vous parvenez aux mêmes conclusions que moi, qui ai déposé une proposition de loi sur le même fondement il y a deux ans. Permettez-moi cependant de vous faire un procès en casuistique : si vous excluez la dignité comme fondement juridique, c'est pour mieux la réintégrer dans la notion de code social. La dignité est bien la représentation que les sociétés occidentales se font de la personne humaine : depuis la nuit des temps, elles considèrent que tout ce qui cache le visage nuit à autrui. Telle est notre Weltanschauung.
...rt que depuis des temps immémoriaux, les femmes ont toujours été dévoilées à nos côtés et j'y vois beaucoup d'avantages. Il faudra trancher, et nous prendrons nos responsabilités. La distinction que vous avez faite entre espace public et espace privé est un faux problème : si l'on considère que le port du voile intégral est une violence faite aux femmes, une discrimination et une atteinte à la dignité de la personne humaine, il n'y a plus de différence à faire entre sphère privée et sphère publique.
...ui refusait de serrer la main aux femmes. Il me semble donc que certains faits « insignifiants » commencent à être vraiment « signifiants ». Lorsque vous dites qu'il faut s'inscrire dans l'universel et sortir du raisonnement binaire, je suis tout à fait d'accord. Mais une fois que l'on a dit cela, comment doit-on agir ? Rappeler dans une loi les principes universels de l'égalité des sexes, de la dignité serait sans doute insuffisant et, tout comme vous, je suis convaincu de la nécessité de mener un travail pédagogique. On ne peut se contenter de dire que la loi aidera les associations qui militent pour la laïcité, l'égalité des sexes, l'intégration, et qui luttent contre la xénophobie, mais il me semble que l'un ne va pas sans l'autre.
Monsieur Gaubert, vous avez défendu le « vivre ensemble » et dit que le port du voile intégral pouvait s'assimiler à un apartheid et était contraire à la dignité de la femme. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Mais cette forme d'apartheid, cette atteinte à la dignité se manifeste dans la sphère privée comme dans la sphère publique. Pourquoi faire une distinction ? Ce qui est intolérable reste intolérable quels que soient le lieu, la date ou l'heure. Que nous devions nous attendre à des difficultés pratiques, je n'en disconviens pas, mais il y en a eu...