10 interventions trouvées.
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, chacune et chacun d'entre nous a conscience de la gravité de notre débat et de la difficulté de la situation en Afghanistan. Ce débat, contrairement à l'orateur précédent, j'estime qu'il intervient à un moment crucial, après la décision du président Obama d'envoyer des renforts très importants en Afghanistan. Débat tellement crucial que l'on peut penser que cette décision représente la dernière chance pour stabiliser cette région du monde et s'assurer que nous n'ayons pas fait tant de sacrifices en vain. Il faut ra...
...u'il s'agit d'une guerre juste, au sens que le président Obama a donné non sans courage à ce terme lorsqu'il a reçu le prix Nobel de la paix à Oslo. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Est-ce à dire que nous, parlementaires, ne devrions pas nous interroger sur les sacrifices et les coûts humains et budgétaires en jeu ? Est-ce à dire que nous aurions vocation à rester éternellement en Afghanistan ? Évidemment non. Il est nécessaire et légitime que nous en débattions devant la représentation nationale. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) En le faisant, nous montrons que nous sommes une nation lucide et capable d'affronter des débats difficiles. Saluons donc le Gouvernement, qui a voulu que ce débat ait lieu. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
J'irai même plus loin : il faut dire à nos concitoyens que nous sommes dans une situation très difficile et que nous risquons véritablement d'échouer en Afghanistan. (Même mouvement.) Du reste, j'ai présenté avec Jean Glavany ce qui montre qu'au-delà des polémiques et des effets de manche, nous pouvons dépasser les clivages partisans pour nous rejoindre sur l'essentiel un rapport dont la commission des affaires étrangères a autorisé la publication à l'unanimité, et qui contient vingt-cinq propositions pour gagner la paix en Afghanistan. Dans ce rapport,...
, voire comme menant une croisade contre les moeurs et les traditions afghanes. Je suis donc cette fois d'accord, bien entendu, avec Jean Glavany : il faut le répéter inlassablement, notre présence n'a d'autre but que de permettre aux Afghans de prendre leur destin en main. Je ne peux naturellement résumer en quelques mots la mosaïque afghane et pakistanaise. Rappelons tout de même que l'Afghanistan n'est pas, et ne sera pas avant très longtemps, un État-nation au sens occidental du terme. Il s'agit d'une addition de vallées, de tribus, de clans où l'intérêt de la famille, du clan, de la tribu passe évidemment avant l'intérêt national afghan. Quant au Pakistan, nous connaissons tous les ambiguïtés de son armée. Là encore, la France a raison de vouloir encourager le pouvoir civil à reprendre ...
Il y a environ un an, à l'occasion d'une mission sur l'Afghanistan, M. Glavany et moi-même avions eu le privilège, madame la présidente, d'être reçus par vous. Nous avions pu mesurer à quel point vous étiez le symbole de la renaissance de la démocratie, et aussi le symbole de la lutte pour les droits des femmes. Ma première question concerne la solidité de la démocratie au Pakistan. Vous avez évoqué le prix très lourd que paie votre pays dans la lutte contre le...
L'approche régionale est indispensable pour sortir de l'imbroglio afghan. Le contexte régional est un élément de la complexité du dossier afghan. Chaque pays y a des ethnies, donc des clans que l'on peut considérer comme ses relais, ou ses vassaux. Ainsi, le Président Karzaï a salué le résultat des dernières élections en Iran car il a besoin des voix des chiites pour sa réélection. L'Afghanistan est géographiquement au carrefour de plusieurs mondes et civilisations perse, asiatique, indienne . Il est aussi entouré de quatre puissances nucléaires, peut-être d'une cinquième prochainement, et sa frontière n'est pas stabilisée avec son voisin pakistanais. La question du Cachemire entre l'Inde et le Pakistan est l'une des raisons de la persistance du conflit en Afghanistan, car le Pakistan...
...dérable de formation de milliers d'observateurs qui seront répartis dans tout le pays pour observer le déroulement des opérations électorales. Il y a une société civile à soutenir. Quant à l'Asie centrale, nous avons fait une escale à Douchanbe, brève mais instructive. Ces petits Etats jouent à la fois un double jeu et un rôle important. La corruption y est importante, au moins aussi forte qu'en Afghanistan ; il est par ailleurs clair que rien ne s'y décide sans le feu vert russe. La frontière reste une véritable passoire pour les contrebandes de drogues et d'armes, malgré tous les efforts de la communauté internationale, et l'approche régionale, bien évidemment indispensable, ne se fera pas sans les Russes, notamment en ce qui concerne les questions douanières et la sécurisation des frontières. La...
.... Le fait même que vous ayez accepté d'être auditionné aujourd'hui par notre commission en est un signe, car ce combat passe notamment par un meilleur dialogue entre les commissions compétentes de la représentation nationale et le renseignement français. J'en prendrai deux illustrations. La première est une remarque critique : chargés par la Commission des affaires étrangères d'une mission sur l'Afghanistan et le Pakistan, mon collègue Jean Glavany et moi-même demandons depuis plusieurs mois, sans réponse, un rendez-vous à la DGSE. C'est dire que le chemin est long. Une telle situation serait impensable pour le Congrès américain. Ma deuxième remarque porte à nouveau sur l'Afghanistan. Le fait que plusieurs questions posées cet après-midi évoquent ce dossier exprime l'importance qu'accorde la représ...
Merci de cet exposé très émouvant et convaincant. Le tableau assez sombre que vous dressez recoupe la perception que Jean Glavany et moi-même avons eue lors de notre mission en Afghanistan nous n'avons toutefois pas la prétention de croire que nous connaissons le terrain aussi bien que vous au bout de quelques jours. Il est évident que l'on ne peut pas, même d'un strict point de vue stratégique, gagner ce conflit sans gagner les coeurs, et donc sans apporter à la population afghane le sentiment d'une amélioration. Si des progrès ont été réalisés à Kaboul et autour de la capitale...
Si, comme vous l'avez fort bien expliqué, Monsieur le ministre, il faut en effet une solution politique en Afghanistan et s'il est nécessaire de mieux prendre en compte la donne régionale. Je m'interroge en revanche sur les conséquences de l'appel du Président Karzaï à une négociation avec le mollah Omar et avec le roi d'Arabie Saoudite en tant que gardien des lieux saints et en raison de son rôle auprès des sunnites, afin que ce dernier l'aide à « trier le bon grain de l'ivraie », pour reprendre la parabole évan...