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Nous sommes heureux de vous entendre, monsieur le ministre, car nous avons maintes fois évoqué la mémoire de l'esclavage, en particulier lors de notre table ronde du 16 septembre sur la pluralité des mémoires et leur rapport à l'histoire. Nos échanges ont rappelé l'enjeu que représentent les mémoires blessées et la reconnaissance des événements du passé. Même si le souvenir de ceux-ci peut être source de divergences, il revient aux pouvoirs publics de permettre à chacun de trouver sa juste place dans...
Les lieux de mémoire ont fait l'objet en France d'une étude approfondie, sous la direction de Pierre Nora, mais celle-ci n'a pas abordé ce sujet. Ne pourrait-on, dans ces domaines, permettre aux organismes de lancer des appels à projet auprès des chercheurs ?
... et ce thème a déjà été abordé le 22 juillet, notamment avec M. Jean-Louis Nembrini, directeur général de l'enseignement scolaire au ministère de l'éducation nationale. Vous pouvez nous éclairer sur deux questions principales. La première porte sur l'enseignement de l'histoire à l'école. Les textes issus de votre ministère qui proposent des commémorations associent d'ailleurs souvent histoire et mémoire. Quelle est la place de l'histoire à l'école du point de vue, d'une part, des nouveaux programmes de l'école primaire et, d'autre part, de la réforme du lycée ? D'autre part, comme vos prédécesseurs, votre ministère envoie des directives aux rectorats pour que soient organisés dans les établissements scolaires des commémorations, des manifestations ou des concours comme le concours national de...
La mémoire renvoyant au subjectif et à l'affectif, ma crainte est qu'en insistant sur la mémoire, on risque d'aboutir à des conflits de mémoire et des conflits de groupes ou de communautés. L'histoire permet une démarche plus scientifique et son enseignement doit développer chez les jeunes cet esprit critique en les faisant travailler sur des documents et des témoignages contradictoires ; je pense que c'est...
On oscille entre des situations où la mémoire va disparaître quand il n'y a plus de témoins vivants, et d'autres où, lorsqu'on a des témoins vivants, la mémoire est brûlante et divise. C'est toujours un débat entre mémoire et histoire. Le respect de l'ensemble de la mémoire des citoyens français est aussi très important.
Robert Paxton est un bel exemple d'historien étranger travaillant sur un sujet national français. Est-ce en raison des difficultés éprouvées par les chercheurs français en la matière ? L'autocensure est-elle en cause ? Est-ce le fait des éditeurs ? Enfin, la formule « devoir d'histoire » me semble préférable à celle de « devoir de mémoire ».
...ission dont le Président Bernard Accoyer est à l'origine de la création. Il m'a priée de bien vouloir l'excuser pour son absence mais il est en ce moment même requis par les travaux de la séance publique. Après plusieurs auditions individuelles, nous inaugurons aujourd'hui un nouveau cycle à travers l'organisation de tables rondes sur cette question complexe qu'est l'articulation entre devoir de mémoire, loi, enseignement et commémoration. Les auditions tenues jusqu'à présent nous ont permis de définir les termes du débat : que sont l'histoire et la mémoire, que faut-il entendre par « devoir » ou « travail » de mémoire ? Elles nous ont également donné l'occasion de mesurer les craintes du monde intellectuel à l'égard des lois mémorielles sans que soit pour autant mise en cause la légitimité des ...
...ues, qui peuvent se révéler très utiles dans le monde du capital. Passons à notre troisième sujet. Certains ont parlé de l'histoire comme d'une passion française, d'autres comme d'une maladie nationale. On a évoqué le fait qu'au XIXe siècle, l'histoire était le creuset des identités nationales. Aujourd'hui, qu'attend donc la société des historiens ? Comment recevez-vous l'injonction du devoir de mémoire ? Notre société craint de perdre son passé. Ne pourrait-on pas transformer ce devoir de mémoire en devoir d'histoire ? Dans ces conditions, quelle est la place de l'historien ? Celui-ci ne risque-t-il pas de payer pour sa recherche ou pour les péchés de son sujet ? Certains historiens, en effet, ont été identifiés à leurs recherches. Vous sentez-vous utiles ? Vous sentez-vous considérés dans la...
...ur votre propos introductif. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait qu'il ne faut pas que le législateur intervienne dans la recherche historique. Aux historiens d'écrire l'histoire. Vous vous êtes placé de façon intéressante sur le plan de l'éducation historique et vous avez utilisé un terme que l'on n'avait pas encore entendu lors de nos précédentes auditions : la réunification des mémoires, ce qui me semble une très belle entrée dans l'histoire de l'Europe. Je ne sais pas si vous l'avez fait intentionnellement, mais lorsque vous êtes passé de l'éducation historique nationale à l'éducation historique européenne, vous avez utilisé le mode conditionnel. Ce qui signifie bien que celle-ci est encore en construction. Pensez-vous aujourd'hui possible de réunifier les mémoires nationales ...
Chacun a apprécié des choses différentes dans vos propos. C'est tout leur intérêt. Pour ma part, j'ai apprécié votre suggestion d'une politique de mémoire. Je ne suis pas loin de partager votre critique des lois mémorielles. La politique mémorielle passe, selon vous, par un élargissement de la mémoire. Je trouve cette approche très intéressante et on s'efforce de la respecter, y compris dans l'enseignement, en ne montrant pas les Croisades du seul côté des Croisés, venus d'Occident. Nous avons tous appris la conquête de l'Amérique en 1492. Quand, ...
...eur d'histoire. J'en étais restée à l'idée que l'histoire bénéficie d'une grosse cote dans les médias, comme dans les années soixante-dix et quatre-vingts, avec les succès auprès du grand public d'auteurs comme Emmanuel Leroy-Ladurie. Grand spécialiste de l'immigration, vous avez notamment écrit un ouvrage intitulé Population, immigration et identité nationale en France. Derrière les notions de mémoire et d'histoire, se posent celles de l'identité nationale et des identités des Français d'origine étrangère. Je désapprouve les propos de mon collègue Vanneste, qui remet en cause le travail des historiens. Je ressens, de la part des politiques, une tentation d'écrire l'histoire. Il est arrivé, sous le Président Mitterrand, que les programmes d'histoire soient discutés en conseil des ministres. De...
...eur d'histoire. J'en étais restée à l'idée que l'histoire bénéficie d'une grosse cote dans les médias, comme dans les années soixante-dix et quatre-vingts, avec les succès auprès du grand public d'auteurs comme Emmanuel Leroy-Ladurie. Grand spécialiste de l'immigration, vous avez notamment écrit un ouvrage intitulé Population, immigration et identité nationale en France. Derrière les notions de mémoire et d'histoire, se posent celles de l'identité nationale et des identités des Français d'origine étrangère. Je désapprouve les propos de mon collègue Vanneste, qui remet en cause le travail des historiens. Je ressens, de la part des politiques, une tentation d'écrire l'histoire. Il est arrivé, sous le Président Mitterrand, que les programmes d'histoire soient discutés en conseil des ministres. De...