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Interventions en hémicycle de Jean-François Copé


1716 interventions trouvées.

Et je le dis sur la base de chiffres qui sont absolument incontestables ! Tous les rapports, tous les experts

de toutes les commissions convoquées aussi bien en France qu'en Europe ont dit la même chose.

Je me permets de rappeler ces faits, car chacun doit être au clair. C'est aussi ce que les Français attendent de nous. Le déficit pour la seule année 2010 est de 30 milliards d'euros ; si nous ne faisons rien, ce sera 45 milliards d'euros en 2020, c'est-à-dire peu ou prou l'équivalent du budget consacré à l'éducation nationale !

Je demande que chacun prenne la mesure des enjeux auxquels nous sommes confrontés.

À gauche, je l'ai entendu, la course à la démagogie est assez bien engagée, et on est beaucoup plus prompt à injurier les responsables de la majorité, le Président de la République, le ministre du travail, et le Gouvernement en général, qu'à formuler des propositions alternatives. Il n'empêche que si l'on veut bien se pencher sur les enjeux, le...

Si je le dis, c'est parce que tous les pays européens tous sont confrontés au même problème et, comme le Premier ministre et le ministre du travail l'ont rappelé, ils ont tous pris la même décision. (« Et alors ? » sur les bancs du groupe GDR.)

Ils n'ont pas décidé d'augmenter les impôts ; ils ont décidé de relever l'âge légal de la retraite car, quand l'espérance de vie augmente, quand le ratio entre actifs et retraités diminue, vous n'avez aucun autre choix que de relever l'âge légal de la retraite. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. Protestations sur les bancs du grou...

Ne soyez donc pas étonnés que les études d'opinion montrent très clairement les doutes qu'ils expriment sur votre capacité à exercer un jour des responsabilités dans l'intérêt de la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. Rires et exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

Je voudrais aussi faire une remarque sur les propositions alternatives de l'opposition : l'exposé de Charles de Courson, je le dis très clairement, était tout à fait édifiant. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)

Je rejoins bien volontiers son analyse : il suffit de regarder vos propositions de près pour voir qu'elles consistent toutes, absolument toutes, à augmenter les impôts. Lundi soir, j'ai débattu à la télévision avec un responsable important du parti socialiste : Pierre Moscovici.

Lorsque nous en sommes arrivés à ce débat et que je lui ai demandé s'il avait, au nom de son parti, des propositions alternatives à formuler, il m'a dit : bien sûr, nous avons un projet ! Eh bien, il est apparu que ce projet se résume systématiquement à une seule phrase : l'augmentation des impôts et des charges sociales si possible pour les ...

Nous ne sommes pas allés au-delà, et nous en prenons toute la responsabilité. Chacun doit bien comprendre qu'une hausse des impôts des entreprises provoquera de nouvelles délocalisations. Et cela, les Français le comprennent parfaitement !

Et lorsque l'on augmente les impôts des ménages les plus aisés, eh bien ces familles-là aussi se délocalisent, car elles en ont les moyens. Et cela retombe finalement sur les classes moyennes, celles qui payent toujours pour les autres et qui n'ont jamais droit à rien ! (Protestations sur les bancs du groupe GDR.) À un moment, il faudra, sur ce...

Mes chers collègues, on se détend : tout va bien se passer. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.) Le débat qui s'ouvre dépasse en réalité la seule question des retraites : c'est la question de la place du travail dans notre société qui est posée.

À ce stade de notre débat, il faut poser cette question, et pour une raison simple : lorsque nous parlons avec eux, les Français nous demandent de leur dire la vérité

et de tracer avec eux des perspectives pour la France de demain et pour l'Europe de demain. Je suis de ceux qui pensent que ce débat doit ouvrir une réflexion sur la place du travail.

Bien sûr, du capital aussi, mais j'en reste au travail, car c'est pour moi le sujet qui doit nous occuper. Je donne un exemple très concret : à partir du moment où l'on relève l'âge légal de départ à la retraite à soixante-deux ans, la question de l'emploi des seniors va se poser de façon très différente :

avec quelqu'un qui avait cinquante-deux ou cinquante-trois ans, l'employeur public ou privé avait jusqu'à présent pour l'essentiel en tête de discuter des modalités de sa préretraite.

Désormais, il devra discuter avec lui d'une nouvelle étape dans sa carrière professionnelle. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)

C'est donc, pour nous tous, un débat majeur : comment allons-nous réussir ce qui va bien plus loin qu'une simple mesure financière, ce qui est une véritable réorganisation de notre société et de son rapport au travail ?