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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 1er décembre 2008 à 16h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 2, amendements 809 36 693

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

J'aimerais que M. Copé prenne conscience de la triple pression que subit la presse. Une pression économique d'abord, dans la mesure où le Gouvernement n'a qu'un seul mot à la bouche : concentration. Une pression politique ensuite, puisque c'est désormais le Président de la République qui va chapeauter l'ensemble du service public, tout en continuant à animer les débats de la télévision privée. Enfin, et c'est nouveau, une pression judiciaire, plus indirecte mais bien réelle.

Il n'est donc pas anormal, dans ces conditions, que nous nous interrogions sur l'avenir du métier de journaliste – interrogation que partagent les femmes et les hommes venus de tous les horizons politiques, parfois proches de vous, qui étaient réunis aujourd'hui pour les états généraux de la presse, et qui n'acceptent plus de telles pratiques.

Alors qu'il n'était que candidat, le Président de la République avait fait part de son intention de s'occuper de la question des sources. Une loi a été votée, dont nous voyons aujourd'hui qu'elle ne sert pas à grand-chose. Et M. Sarkozy peut bien parler de créer telle ou telle mission, nous savons que cela peut n'être qu'un moyen de gagner du temps.

Alors que nous réfléchissons au meilleur système audiovisuel et à la meilleure télévision à offrir aux Français, il n'est pas inutile d'exprimer ce que ces pressions ont d'inacceptable. Jusqu'à preuve du contraire, madame la ministre, monsieur le président de la commission spéciale, aucun autre pays démocratique n'a de pratiques comme celles auxquelles nous assistons.

Vous vous trompez si vous jugez que l'essentiel n'est pas là. Il est en effet essentiel que le citoyen soit considéré comme tel quand il regarde la télévision, écoute la radio ou lit son journal. Nous ne pouvons accepter qu'il soit réduit à n'être qu'un consommateur privé de sa liberté de choix et de jugement.

Il est donc légitime que nous défendions les journalistes, comme il est légitime que nous vous interrogions sur la diversité. Le rapporteur ne m'a pas vraiment convaincu, et j'attends de nouveaux éclaircissements.

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