Cela dit, quand on ne sait rien, ce n'est pas la même chose. La situation n'est pas du tout la même pour la personne concernée que si elle se fait un roman des circonstances de sa naissance, et cela n'a rien à voir avec ce qui devient une quête durant toute une vie. On n'est pas alors perpétuellement en train de se poser les mêmes questions : « De qui suis-je l'enfant, de quel événement ? Que s'est-il passé pour que ma mère, la femme qui m'a porté pendant neuf mois, n'ait pas pu me garder ? » Cette question est lancinante pour tous les enfants concernés qui grandissent avec elle ; ils la ressassent encore et encore. Pourtant, souvent, ils s'interdisent de la poser à leurs parents adoptants par peur de les blesser.
J'entends dire que ces enfants peuvent ne pas avoir envie de savoir. C'est vrai, l'accès aux origines n'est pas une obligation. Il est même possible de s'arrêter à mi-parcours de la démarche et de décider de ne pas savoir. Il ne s'agit pas de rendre l'accès aux origines obligatoire, mais seulement de créer une possibilité.
Il n'y a pas plus d'infanticides dans les pays qui ne connaissent pas l'accouchement sous X.