Mon intervention détonnera certainement par rapport à la teneur des propos tenus depuis hier.
En tant que membre de la commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau, j'ai eu l'occasion de constater ce qu'était un débat de techniciens – ce à quoi l'on assiste ce soir – face à un béotien comme moi qui ne posais que des questions de citoyens. Les citoyens, en effet, ne raisonnent pas forcément comme les techniciens que vous êtes.
En 2007, j'étais, au premier tour des législatives, en très mauvaise posture avec 4 000 voix de retard sur la candidate UMP. Au second tour, j'ai été réélu avec 655 voix d'avance. Pour quelles raisons, mes chers collègues ? Pour des raisons locales, évidemment, mais surtout parce qu'entre le premier et le second tour, Laurent Fabius a, sur un plateau de télévision, extorqué à Jean-Louis Borloo l'aveu que vous alliez instaurer la TVA sociale. Ce qui signifie qu'entre le premier et le second tour, la réaction des électeurs a été foudroyante. Je ne vois pas pourquoi, en 2012, il n'en irait pas de même ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
En 2007, les électeurs n'avaient pas conscience de l'arrivée de la crise. De plus, le Président élu n'avait pas encore montré la manière dont il allait gouverner la France.