Le principe d'une zone européenne ne signifie pas pour autant que chaque économie doive ressembler aux autres. Il n'est pas demandé aux Grecs d'être des Allemands, et inversement. La zone euro ne doit pas correspondre à une uniformisation des pays ; de toute façon, ce ne serait pas réalisable.
Dans vos questions, il y a un grand absent : la figure du créancier. N'oubliez pas que nos dettes sont pour une large part détenues par des étrangers à la zone euro. Les nombreux investisseurs asiatiques et moyen-orientaux que je rencontre m'expliquent qu'ils retirent leurs billes parce qu'ils ne comprennent pas. On leur a expliqué à maintes reprises que le problème grec était résolu, mais les sommets se succèdent… Les bailleurs de fonds ne veulent pas continuer à prêter à des gens incapables de se mettre d'accord entre eux.
Entre deux maux – les transferts ou l'implosion de l'euro –, certains ont compris, en Allemagne, que le coût de la seconde hypothèse serait tellement plus élevé qu'ils ne faut pas prendre le risque. À cet égard, le ralentissement de la croissance chez eux va les rendre plus sensibles au thème du retour à la croissance.
D'aucuns ont prôné le retour de l'inflation. N'oubliez pas qu'elle peut être comparée à la pâte dentifrice : il est plus facile de la faire sortir du tube que de l'y faire rentrer. Au-delà de 5 %, nous rencontrerions d'autres types de problème. Aucun pays n'a aujourd'hui intérêt à la disparition de la zone euro.
Le quantitative easing de la Réserve fédérale, qui achète du papier sur le marché, la BCE s'y refuse, mais elle en fait tout de même, indirectement, en donnant de la liquidité aux banques, qui, à leur tour, achètent peu ou prou le papier.