Resserrer les liens est tout à fait opportun. En effet, le projet met à mal la méthode communautaire sans rien régler au fond. Il n'a d'ailleurs pas empêché la dégradation des certains Etats membres.
Nos experts ont eu le mérite de planter le décor et d'esquisser les solutions au tableau noir. Face aux déséquilibres macroéconomiques de l'Europe, vous avez donc trois solutions : l'éclatement de l'euro et l'ajustement par les taux de change ; l'ajustement par la déflation et la baisse du coût du travail ; les transferts budgétaires via des politiques visant, notamment dans le cadre de la stratégie UE 2020, à stimuler l'investissement. Tels sont les scénarios évoqués dans les débats européens. Lors de la discussion du « six-pack », deux projets se sont affrontés dans le camp des fédéralistes.
Tout le monde est favorable à une meilleure coordination des politiques économiques. Mais laquelle ? Celle de Mme Merkel, relayée par le Président de la République, au moyen de l'ajustement par les coûts – la baisse des salaires au Sud restaurerait la compétitivité et les équilibres commerciaux –, dont le vecteur serait le Pacte pour l'euro plus ? Ou une autre, qui n'est pas la caricature que M. Stoffaës en a faite, consistant non pas à laisser filer les déficits mais à ne pas mesurer la compétitivité sur le seul terrain des coûts ? D'ailleurs, ce n'est pas sur les coûts que l'Allemagne gagne, c'est sur l'investissement, la qualité, l'innovation et la recherche. Pour concilier rigueur budgétaire et relance, M. Dargnat et M. Jamet nous ont montré la piste : mener une politique contracyclique. Les socialistes du Parlement européen avaient proposé une autre règle d'or, rejetée par les libéraux et les conservateurs, consistant à exclure du calcul du déficit public les investissements publics, de façon à être rigoureux en matière de fonctionnement tout prenant des mesures contracycliques via l'investissement public. Il faudra que les parlements nationaux en discutent.