On a, de la même façon, fini par vacciner l'entourage du personnel hospitalier.
Le professeur Antoine Flahault, directeur de l'École des hautes études en santé publique, nous a affirmé qu'on fait face, dans cette affaire, à des années d'incurie sur les études de vaccination, si bien qu'on ne sait pas démontrer la nécessité ou l'efficacité des vaccinations, même en milieu médical. La vaccination contre la grippe saisonnière toucherait également un nombre insuffisant de Français, pour des raisons financières, puisqu'on ne cesse de restreindre le public remboursé. C'est donc manifestement une affaire d'argent, alors même qu'on vient d'en dépenser largement dans la gestion de la grippe A(H1N1).
Nous nous retrouvons donc dans la situation suivante : d'une part, l'efficacité de la vaccination en cas d'épidémie ou de pandémie n'est pas démontrée en matière de santé publique – j'écarte le bénéfice qu'on en retire en termes de protection individuelle –, c'est pourquoi le professeur Antoine Flahault pense qu'il serait temps de procéder aux études nécessaires ; d'autre part, certains nous ont affirmé que si, en France, comme c'est le cas aux États-Unis, la vaccination contre la grippe saisonnière touchait un public beaucoup plus large, on gagnerait en efficacité en cas de pandémie grippale dangereuse, d'autant qu'on a cherché à vacciner un public a priori moins intéressé puisqu'il n'était pas habituellement sollicité pour la vaccination contre la grippe saisonnière.