Le haut conseil, qui a rendu deux avis similaires, les 26 juin et 8 juillet 2009, n'a pas vocation à affirmer que la vaccination ne présente aucun intérêt. En règle générale, on en retire toujours un bénéfice individuel.
Toutefois, lorsqu'on lance une campagne de vaccination pour 47 millions de Français, on ne poursuit pas le seul bénéfice individuel : on cherche sinon à « casser », du moins à freiner la pandémie.
Vous avez prétendu que le Haut conseil de la santé publique avait recommandé le lancement de la vaccination : son avis est plus modéré. M. Roger Salamon, son président, a même estimé qu'il y avait eu, de la part des autorités, une volonté excessive de faire la publicité de la pandémie et du vaccin.
Les boîtes à outils, pour reprendre votre expression, ont-elles été réellement adaptées à la réalité de la pandémie ? Si l'information sur sa faible mortalité n'a pas été communiquée à la population, celle-ci s'en est toutefois rendue compte par elle-même et a fini par en tirer les conséquences en n'allant plus se faire vacciner. Quant à la propagation du virus, pour importante qu'elle ait été, on n'est pas en mesure de l'estimer. Le seul point qui n'ait jamais varié, c'est la campagne générale de vaccination qui a été conduite jusqu'à son terme, en janvier, alors que les centres, courant décembre, étaient déjà relativement vides. Un tel manque d'adaptation m'étonne.