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Intervention de Xavier Niel

Réunion du 25 janvier 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Xavier Niel, vice-président et directeur général délégué à la stratégie d'Iliad, Free :

Le fait de divulguer les salaires est un marketing original, puisque nous le payons à titre personnel, ce qui est assez rare dans les entreprises ! Nous avons d'autres types d'intéressement qui sont liés directement aux performances et qui ne sont pas contestables. Tel est notre mode de fonctionnement, qui est habituel dans les entreprises américaines de nouvelles technologies. Je rappelle que mon salaire s'élève à 173 000 euros bruts annuels. Il est désormais public et doit être comparé aux 313 millions d'euros de profit réalisés l'année dernière.

Les syndicats présents chez Free ne font pas le même constat que leurs homologues des autres opérateurs. Peut-être sont-ils mieux informés et qu'ils ont confiance en l'ARCEP. Je n'ai toutefois pas à parler à leur place : ils sont indépendants de la direction.

S'agissant du blocage et du filtrage, nous sommes gênés par certaines lois dont l'objet affiché est de lutter contre la pédophilie ou d'autres fléaux, mais qui comportent des risques, notamment celui de couper des sites sans passer devant le juge, c'est-à-dire sans recours au contradictoire. Or nous sommes très attachés au contradictoire. En cas de blocage-filtrage, l'intervention du juge est nécessaire. Certes, il y avait des contenus pirates sur Megaupload, mais également des contenus légaux et le blocage du site ne peut être sans conséquences pour ces derniers. Tel est le problème que nous avons rencontré avec HADOPI : il est légitime de lutter contre le piratage – je suis moi-même propriétaire de droits intellectuels mondiaux –, mais le juge doit intervenir à une étape du processus. La coupure de l'accès à internet est aujourd'hui aussi grave que celle de l'accès à l'électricité. Il s'agit de l'encadrer de manière très stricte. Nous sommes pour la propriété intellectuelle, mais sa rémunération peut prendre différents formats.

Les fournisseurs d'accès à internet sont fortement mis à contribution pour financer la création – nous nous plaignons d'ailleurs chaque fois que vous nous imposez une nouvelle taxe, et elles sont nombreuses ! À notre sens, lorsque l'État souhaite subvenir à une activité, notamment dans le domaine de la création, il doit le faire sur le budget général du pays sans passer par l'artifice des taxes. En effet, leur complexité devient telle qu'elles finissent par être contournées, ce qui entraîne l'adoption d'une nouvelle taxe l'année suivante ! Je vous rappelle qu'Universal, grand groupe de création musicale, a battu des records en termes de profit, contrairement à la plupart des artistes, situés à l'autre bout de la chaîne – les plus nantis quittant souvent la France. Free aime bien les artistes : ils sont souvent abonnés chez nous et nous discutons avec eux. Pourquoi l'État ne taxerait-il pas également EDF, l'électricité étant indispensable au fonctionnement d'internet ?

Nous avons connu des difficultés pour relier par fibre optique le continent à la Corse et sécuriser notre réseau, au niveau de la Sardaigne. Nous déployons actuellement un réseau en dégroupage grâce à France Télécom qui a une convention à cette fin avec le département et la région. Notre couverture de l'île de Beauté sera importante dans les mois qui viennent.

S'agissant de l'outre-mer, SFR a été condamné hier pour son activité sur Mayotte, très petit territoire, à 2 millions d'euros d'amende. Cela prouve que certains acteurs abusent plus que de raison dans certaines zones.

Nous n'avons pas de licence mobile pour les départements d'outre-mer mais nous réclamons, depuis des années, pour l'internet fixe, une fibre accessible en termes de prix qui nous permettrait de déployer les mêmes services qu'en métropole. Pour des raisons locales, politiques et juridiques complexes, tel n'est pas encore le cas. Si nous pouvions, demain, disposer dans les DOM à un prix raisonnable d'une fibre qui amène le haut débit, il va de soi que nous les ferions bénéficier de la totalité de nos offres.

Nous pensons d'ailleurs à tel point que l'outre-mer, c'est la France, que nous avons décidé d'inclure depuis 2006 ou 2007 dans nos offres fixes-ADSL les appels de la métropole vers les DOM. S'agissant des mobiles, nous avons également décidé d'inclure les appels vers les DOM dans nos offres illimitées, tout simplement parce qu'un appel de Paris vers Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre ne nous coûte pas plus cher que vers Marseille ou certaines destinations étrangères, que nous incluons également. Si les autres opérateurs vendent ces appels plus chers, c'est que les abonnés acceptent de payer. Nous voulons changer cette habitude, avec une double finalité, marketing et économique, en vue d'assurer la continuité territoriale.

S'agissant du déploiement des antennes relais, je rappelle que nous avons l'obligation de couvrir le plus vite possible la plus grande partie de la population. Je reconnais qu'en raison de l'urgence, nous n'avons pas fait preuve d'esprit d'innovation en la matière mais nous tenons nos engagements et je réfute toutes les accusations à ce sujet.

Si les antennes sont déployées principalement sur les immeubles HLM, c'est que les villes ont pris l'habitude d'y réserver des espaces aux opérateurs. S'il existe un risque antenne, il faut savoir que ceux qui habitent sous les antennes sont les moins exposés, puisque celles-ci agissent comme des parapluies. Il faut savoir aussi que la demande de débit est très forte dans les barres HLM dont la population est particulièrement dense.

Nous avons signé des accords avec l'ensemble des acteurs pour partager les points hauts et sommes demandeurs d'un accord sur le partage des antennes – certains concurrents, qui n'ont pas déployé les leurs, cherchent à freiner le déploiement des réseaux. Nous avons du reste déjà testé le partage des antennes, mais il exige la bonne foi et la bonne volonté de chacun. Un tel partage améliorera le déploiement du réseau.

Nous avons déjà, me semble-t-il, une antenne dans l'Aveyron. Nous sommes présents dans les villes moyennes où nous déployons notre réseau avec notre partenaire TDF.

S'agissant des terminaux, les opérateurs ont, jusqu'à aujourd'hui, fait du crédit déguisé en contradiction avec la loi sur le crédit à la consommation puisqu'ils offrent le téléphone à leurs abonnés en leur demandant de s'engager pour vingt-quatre mois. Nous demandons, dans le cadre de ce type d'offres, qui sont liantes, que soient appliquées les règles du crédit à la consommation afin de protéger le consommateur.

Nous proposons un autre type d'offre : un abonnement sans engagement, le consommateur achetant son terminal où il veut, comme il veut et en étalant son paiement, comme il le souhaite, sur douze, vingt-quatre ou trente-six mois. Nous ne vendons pas de terminaux à l'heure actuelle parce que nous n'avons pas encore comblé notre retard en matière de portabilité. Certes, d'un point de vue commercial, nous devrions tout faire pour avoir des abonnés supplémentaires, mais nous risquerions de ne pas pouvoir répondre à la demande. Tant que le GIE chargé de la portabilité ne fera pas preuve de bonne volonté pour solder le retard, nous ne vendrons pas de terminaux. J'en suis désolé pour nos abonnés, mais c'est un choix délibéré. Le jour où nous aurons des délais normaux de portabilité, c'est-à-dire moins de trois jours, nous mettrons en vente des terminaux. Le fait qu'ils achètent leurs terminaux ailleurs que chez nous ne nous pose aucun problème. Contrairement à d'autres opérateurs, nous ne dissimulons pas notre métier de vente de téléphonie derrière la vente de terminaux – la vente d'iPhone, par exemple, a permis de vendre des forfaits de vingt-quatre mois. Ces engagements trop longs sont contraignants pour le consommateur. La solution que nous avons adoptée est bonne.

S'agissant de prétendus frais cachés, nous pratiquons au contraire la transparence en reportant nos frais, notamment les frais d'envoi, sur l'abonné. N'oubliez pas qu'il s'agit d'offres sans engagement et qu'il suffit de s'inscrire sur internet pour ne pas avoir à verser dix euros pour l'envoi de la carte SIM. Nous facturons le coût réel de gestion.

Un forfait accessible ne doit pas aboutir à vendre la minute plus cher aux abonnés les moins aisés qu'aux plus aisés. À l'heure actuelle, l'abonné social paie, lorsqu'il dépasse son forfait, la minute quelque 35 centimes et le SMS dix centimes, c'est-à-dire plus cher que le prix du dépassement dans les autres forfaits – le SMS étant alors souvent offert. Cela nous a rendus mal à l'aise et nous avons réagi en proposant, pour les dépassements, des tarifs très peu élevés : 3 euros l'heure supplémentaire et 1 euro les 100 SMS supplémentaires. Du reste, personne ne tente de descendre à ce prix symbolique des deux euros, en raison de l'ARPU - average revenue per user -, le revenu moyen par utilisateur, car notre offre est tueuse d'ARPU.

La fonction data est bloquée par défaut : on peut l'activer au travers de sa console. Le suivi de consommation sera, quant à lui, installé d'ici à quelques jours – nous avons été débordés par les demandes.

Je ne vous donnerai pas le nombre des abonnés : il se chiffre en centaines de milliers.

Nous allons très vite améliorer encore ce forfait, pour répondre aux attentes des consommateurs, en matière de blocage notamment, même si nous sommes opposés par principe à priver un abonné de communication : nous allons trouver des idées originales.

Ce forfait n'est pas d'une rentabilité extraordinaire mais il améliore notre image commerciale et d'entreprise citoyenne. De plus ces abonnés sont susceptibles de souscrire demain à nos autres offres. Le forfait à deux euros est adapté à un enfant de huit à dix ans. Quand il sera plus grand, il aura besoin d'un smartphone ou de data : Free aura des forfaits à lui proposer, d'autant qu'il aura pris goût à notre marque. Notre offre repose donc sur un vrai marketing.

Le forfait ne propose les destinations internationales, à l'exception des États-Unis et du Canada, que pour les lignes fixes, parce que les prix de terminaison d'appels sont actuellement trop élevés pour être inclus en illimité : dès qu'ils baisseront, nous les inclurons. Il faut savoir que le nombre des appels internationaux passés en France à destination de lignes fixes est colossal.

La loi nous impose de conserver la facture sur un support durable, ce qu'est, à nos yeux, un e-mail ou l'accès à une console de gestion – nous ne sommes pas les seuls à procéder ainsi. Vous êtes le législateur : vous pouvez changer la loi. Nous n'avons pas un grand nombre de plaintes à ce sujet.

Nous n'avons jamais appliqué le dépôt de garantie. Il est du reste prévu non pour des abonnés ayant des problèmes financiers mais en cas de fraude. Il existe deux moyens de paiement direct : le prélèvement direct ou le prélèvement par carte bancaire.

Il est vrai qu'il y a un problème de bancarisation des personnes les moins aisées ou surendettées : il convient de répondre à leurs besoins par des offres prépayées agressives. Lorsque le flux d'abonnements aura baissé et que le problème de portabilité aura été réglé, nous nous attaquerons aux terminaux et travaillerons sur le prépayé, qui fait l'objet de nombreux abus.

Actuellement, nous n'interrogeons pas Préventel pour les forfaits à deux euros.

Nous avons limité l'offre Free Mobile à 3 millions d'abonnés pour nous réserver la possibilité de dresser un premier bilan sur nos hypothèses de consommation et nous donner, éventuellement, la faculté de changer nos offres pour les abonnés suivants – nous manquons encore de recul sur le forfait à 19,99 euros. Nous avons inventé l'ADSL à 29,99 euros, qui a bien fonctionné en France durant une dizaine d'années. Nous serions fiers d'inventer un forfait équivalent pour le mobile.

Nos tarifs nous permettent de poursuivre de réels investissements. Nous avons investi en 2011 plus de 37 % de notre chiffre d'affaires et nous continuerons de le faire les années suivantes. C'est notre raison d'être. Notre équipe a fondé Free non pas pour exercer une activité de rendement mais pour créer des activités de croissance, lesquelles exigent de réels investissements – de 30 % à 50 % du chiffre d'affaires. D'ailleurs, tous nos forfaits sont rentables. Nos centres d'appels sont situés en France et seuls des salariés de Free y travaillent – nous ne recourons à la sous-traitance que rarement, en cas de débordement. La sous-traitance à l'international, notamment au Maroc, ne concerne le support que pour contourner des difficultés tenant à la législation française sur le travail de nuit et le dimanche, les appels en surnombre et les réponses écrites au courrier reçu.

S'agissant des partenariats en Outre-Mer, les acteurs locaux ne souhaitent pas entretenir de partenariat avec une entreprise aussi remuante que Free.

Nous achetons déjà de la fibre optique à RFF et l'utilisons pour relier des noeuds de raccordement d'abonnés – NRA. Toutefois, ces lignes ne vont pas directement jusqu'aux sites de dégroupage. Nous avons dû redéployer du réseau mais RFF, je le répète, fait partie de nos fournisseurs depuis maintenant dix ans. Le vrai sujet demeure le déploiement capillaire local plutôt que les lignes longues distances.

Notre plan d'affaires initial repose sur le déploiement très rapide de notre propre réseau pour la simple raison que lorsque nous utilisons un autre acteur, nous lui abandonnons presque 100 % de la marge.

Notre recherche et développement visant à proposer de nouvelles offres à nos abonnés, nous ne faisons que peu de recherche fondamentale. Nos chercheurs utilisent nos produits et souhaitent innover dans le fixe comme dans le mobile. Il faut savoir que, s'agissant du mobile, l'innovation a souvent été prise par le concepteur du terminal.

Concernant la fibre optique et le très haut débit, nous déployons en propre et en concurrence avec les autres acteurs entre 4 et 5 millions de prises dans les zones denses. Dans le cadre d'un accord avec Orange et, peut-être avec SFR, nous déploierons 10 millions de prises en fibre optique supplémentaires. Nous aurons donc atteint 15 millions de foyer. Comment passer ensuite de 15 à 25 millions de foyers ? Nous devons nous poser la question. La fibre optique ne sera pas rentable sur tout le territoire, même si tous les acteurs s'entendent. C'est pourquoi il faudra conjuguer intelligence, concertation et bonne foi collective – l'entreprise Free vous ayant elle-même parfois abreuvé de notes pleines de mauvaise foi. Il faudra une génération pour couvrir la totalité du territoire national en fibre optique. Vos difficultés locales sont à prendre en considération mais le déploiement de la fibre optique n'a véritablement commencé qu'en 2006 en France. Six ans plus tard, Paris n'est toujours pas couvert à 100 %.

Nous respectons nos engagements en ouvrant notre réseau aux MVNO. Nous publierons sous peu une offre leur permettant d'y accéder.

Il n'y a aucun risque de voir surgir un duopole qui, d'ailleurs, ne serait pas sain en termes de concurrence. Compte tenu des profits que les autres acteurs dégagent, je ne suis pas inquiet pour eux.

Le déploiement de la fibre optique dans le cadre des partenariats public-privé ou des réseaux d'initiative publique se révèle souvent compliqué : lorsque ce sont nos concurrents qui profitent des attributions, la négociation est rendue difficile, et lorsque ce sont des sociétés indépendantes, la rédaction de l'appel d'offres ou l'engagement à long terme sur les tarifs ne correspondent pas à ce que nous étions en droit d'attendre. Peut-être devrions-nous travailler davantage la question. Nous n'avons aucune opposition de principe.

Les envois de MMS dans le cadre de nos forfaits ne connaissent de problèmes qu'avec Bouygues Télécom, qui a retardé notre interconnexion. Compte tenu de la bonne foi de cette entreprise et du professionnalisme de ses techniciens, je suis certain que ces problèmes seront réglés avant même la fin de mon audition…

Nous employons aujourd'hui plus de 1 000 salariés, en grande majorité sur le support technique, et continuons de recruter. Les syndicats se plaignent évidemment de la faiblesse des salaires, c'est de bonne guerre. Les salariés de Free sont fiers d'y travailler car ils ont l'impression de faire bouger les choses.

Je tiens à préciser que nous sommes le dernier acteur à avoir dans Paris et sa région des centres d'appels, qui emploient des milliers de salariés, provenant en grande partie des centres d'appels que les autres acteurs ont fermés. Ce sont autant d'emplois préservés. C'est le métier le plus dur – ce sont les OS d'aujourd'hui. Contrairement à ce qui se passe dans la grande distribution, ils travaillent en horaire continu. Encore une fois, nous faisons très peu appel à la sous-traitance.

Le temps d'attente sur les hotlines, qui est mesuré par l'ARCEP, a pu être très long ces jours derniers mais nous nous situons dans la bonne moyenne.

La fondation Free a été créée grâce à un financement de l'entreprise et à des financements, à titre personnel, de dirigeants de Free, en vue de faciliter l'accès au haut débit en France. Vous pouvez consulter son site internet.

L'UFC Que Choisir, que nous avons rencontrée hier, et qui nous a toujours soutenus, c'est vrai, pour la quatrième licence mobile, nous reproche des clauses floues, notamment celle qui se réfère à l'« usage en bon père de famille » de la ligne téléphonique. Or une telle restriction est encadrée par la jurisprudence et elle laisse une grande liberté aux juges. Nous continuons de discuter avec l'UFC pour trouver une solution.

L'accord d'itinérance avec Orange n'était pas le mieux-disant sur le plan financier – deux autres acteurs nous avaient fait des propositions – mais nous avons privilégié la qualité du réseau. C'est également l'entreprise dont nous nous sentons la plus proche – nous travaillons avec elle depuis vingt-cinq ans –, d'autant qu'Orange a su investir pour maintenir une bonne qualité de service. Nous entretenons en outre des rapports de confiance avec ses équipes.

Ce contrat commercial prévoit des variations en fonction de la consommation, et des avances de paiement significatives. Il s'est déclenché à partir du moment où nous avons assuré une couverture, contrôlée par l'ARCEP, supérieure à 27 %. Il fonctionne par tranches de débit, de minute et de SMS. Selon les déclarations d'Orange, il devait rapporter cette entreprise à l'origine 1 milliard d'euros et lui rapporterait désormais 1,5 milliard

Le forfait social engendre une marge indirecte en termes de marketing et une marge directe qui dépend de la consommation.

Contrairement à ce que prétendent nos concurrents, Free est l'acteur qui dispose de la plus grosse portion de spectre 4G en propre de manière contiguë : vingt mégahertz. C'est ce que nous souhaitions, car ce spectre de densification nous permettra d'apporter le plus de débit possible aux consommateurs. Nous avons déjà du spectre 3G pour assurer la couverture.

Vous avez raison, le débit est partagé entre les différents mobiles sur une même antenne, alors que, s'agissant du fixe, le réseau est dimensionné pour que chacun dispose d'un débit important. Nous avons toujours défendu la technologie point-à-point, que nous utilisons notamment pour effectuer nos co-déploiements en province. Aujourd'hui le point à point a gagné.

Notre réseau nous permet d'utiliser les technologies les plus avancées – quarante-deux mégabits en 3G, mais les terminaux sont malheureusement limités bien en deçà. Free accède au réseau Orange au même titre que les abonnés de celui-ci, ce qui nous permet de bénéficier de son débit.

C'est un groupe d'intérêt économique qui gère la portabilité des numéros. Le nombre de traitements est passé de 30 000 à 40 000 et il devrait atteindre les 80 000 d'ici à la fin de la semaine, ce qui nous permettrait de rattraper notre retard. Je rappelle que la portabilité est payée par les opérateurs. Le GIE sous-traite la prestation à Steria, qui semble de très bonne volonté pour développer les systèmes. Le retard se situe donc plutôt au niveau du GIE lui-même, ce qui a provoqué des résiliations d'abonnés qui étaient lassés d'attendre la portabilité. Free n'est donc pas visé en tant que tel par ces résiliations.

S'agissant des SMS, nous demandons aujourd'hui un prix de terminaison d'appel de 2,85 centimes d'euro pour les six premiers mois d'exploitation, puis de 2,35 centimes pour les six mois suivants, ce qui correspond à la réalité de nos coûts. Alors que durant quatorze ans Bouygues Télécom a bénéficié d'une terminaison d'appel asymétrique avec Orange et SFR, nous serons quant à nous moins aidés puisque notre asymétrie durera bien moins longtemps.

Des systèmes d'alerte existent sur le forfait à deux euros – il n'y en a pas besoin sur le forfait « illimité » à dix-neuf euros.

S'agissant de la formule 3 Giga, qui couvre tous les usages d'internet sur le mobile, elle est courante à l'étranger et ne surprend qu'en France, alors qu'internet sur le mobile correspond à un vrai besoin. C'est pourquoi nous avons décidé d'inclure les 3 Giga dans le forfait, ce qui permet d'ouvrir le mobile à tous les usages d'internet – le peer to peer compris si l'abonné n'est vraiment pas malin ! En effet, internet, ce sont des milliers d'applications innovantes ou originales, ce n'est pas simplement le web ou les mails.

Je ne répondrai pas plus à la question sur le pourcentage de trafic qui passe par notre réseau que sur le nombre d'abonnés. Nous réservons l'exclusivité de ces chiffres à l'ARCEP. Notre réseau fonctionne et laisse passer une part significative de notre trafic.

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