Tels sont les trois piliers de cette proposition de loi. La grève, comme je l'ai dit, est la dernière des solutions. Le mécanisme de prévention rendra possible l'alarme sociale. Le fait que les compagnies seront informées à l'avance représente même, selon moi, une seconde alarme sociale, car elles ont alors quarante-huit heures pour essayer de trouver un accord et d'éviter la grève.
Ce qui est visé, c'est le respect du passager, qui n'a rien à voir avec la grève et ne doit pas être utilisé lorsqu'elle a lieu. Dès lors qu'elles sauront qui fait et qui ne fait pas grève, les compagnies pourront et devront informer leurs passagers vingt-quatre heures à l'avance, par e-mail ou SMS, que les vols sont annulés ou maintenus. Les clients sauront donc s'ils doivent ou non se rendre à l'aéroport.
Le secteur aéroportuaire reste conflictuel : 360 conflits en moyenne ont lieu chaque année dans les aéroports. Dans ces lieux travaillent une dizaine de professions différentes, qui assurent une chaîne. Il suffit qu'un seul chaînon soit défaillant pour que toute la chaîne s'arrête. C'est une situation très particulière : la grève d'une catégorie de personnel peut complètement bloquer un aéroport.