Je vous remercie d'avoir accepté de nous rencontrer pour traiter d'un sujet difficile, qui a parfois été abordé de manière par trop superficielle. Je veux parler de la question du genre. Si j'estime pour ma part que la présentation des théories du genre par l'Éducation nationale avait plutôt sa place dans un cours de philosophie – ce qui aurait permis à la réflexion de se nourrir de tous les courants existants –, il nous est apparu que la Délégation aux droits des femmes devait plus généralement se faire une opinion sur ces théories. A cet égard, nous nous sommes aperçus à la lecture des premiers éléments de notre rapport, que nous ne disposions pas de contre-avis. Nous avons donc souhaité vous recevoir aujourd'hui, afin de faire une place à toutes les opinions.
Psychanalyste, vous êtes également chrétien, et vous avez réfléchi sur cette question au sein de la Conférence des évêques de France. Je souhaiterais notamment que vous nous expliquiez la position de la psychanalyse qui, contrairement aux études de genre, postule en effet l'existence d'invariants dans la psychologie humaine, lesquels ne relèveraient pas d'une construction de l'histoire et de la société.