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Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 11 janvier 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

Il y a deux modèles de constructeurs automobiles en Europe : le modèle allemand, notamment avec le groupe Volkswagen, et le modèle Carlos Ghosn qui s'est imposé depuis quelques années. Or, force est de constater que ce dernier n'est pas le plus performant. Il s'est traduit par une politique low cost, une politique de pression permanente sur les sous-traitants qui leur est extrêmement dommageable. Lorsque l'on connaît un certain nombre de chefs d'entreprises sous-traitantes, notamment et surtout de Renault, on n'enregistre que des plaintes et des conflits permanents qui ont d'ailleurs fait l'objet de mouvements de grève dans ces entreprises. Le modèle allemand est complètement différent : Volkswagen devrait arriver à 500 000 emplois fin 2012, contre 449 000 aujourd'hui, tandis que Renault crée quelques centaines d'emplois. Pourtant, Renault dispose d'un statut particulier puisque l'État en reste actionnaire à 15 %, de même que la Basse Saxe est actionnaire du groupe Volkswagen. Cela induit des droits et des devoirs pour l'État-actionnaire vis-à-vis de l'entreprise. Le modèle ayant prévalu jusqu'ici doit être sérieusement réformé si l'on souhaite relancer la production industrielle en France. Le rôle de grands groupes tels que Renault, qui appartient pour partie à l'État, doit évidemment changer.

Henry Ford, grand fondateur de l'entreprise considérait que des salariés bien traités étaient de bons consommateurs : son modèle économique était fondé sur des salaires élevés. Lorsque l'on regarde ce qui se passe chez Renault, les conflits relatifs au salaire de Carlos Ghosn au Japon nous apprennent que ce salaire est huit fois plus élevé que celui du PDG de Toyota et du PDG de Honda. Carlos Ghosn est aujourd'hui le PDG le mieux payé de France : cela nous interroge, alors même que l'entreprise est largement aidée par des fonds publics. Il est de l'intérêt de Renault, qui perd des parts de marché en France et ailleurs, de réformer son modèle économique. C'est également l'intérêt de toute l'industrie dépendant de l'automobile. Le modèle développé par Carlos Ghosn n'est pas performant ni satisfaisant pour nous, représentants nationaux. Cette réforme nous est demandée par les sous-traitants automobiles sur tous les territoires français.

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