Monsieur le président, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mesdames, messieurs les députés, nos débats portent leurs fruits et je veux remercier l'ensemble des orateurs qui viennent de se succéder à la tribune car nous avons désormais un point d'accord : on ne peut imaginer divergences plus radicales que celles qui séparent l'Assemblée nationale et le Sénat.
Le rapporteur général l'a parfaitement souligné, ce sont deux textes aux philosophies diamétralement opposées qui ont été adoptées dans les deux assemblées : d'un côté, le budget porté par le Gouvernement et cette majorité, un budget sérieux, crédible, parce qu'il donne la priorité à la baisse des dépenses et permet de franchir une nouvelle étape sur le chemin du désendettement, de l'autre, le texte voté par le Sénat, texte baroque pour certains, surréaliste pour d'autres, texte qui annule douze missions de l'État, empêchant de rémunérer la moitié de la fonction publique de l'État.
Mais l'essentiel de ce budget sénatorial, c'est quand même les 32 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, 32 milliards dégagés grâce à l'adoption d'une kyrielle de prélèvements, de taxes, dont Charles de Courson a parfaitement démontré qu'elles n'avaient pas la moindre cohérence. C'est une mosaïque, une kyrielle, un patchwork de taxes ! Comme pourrait-il en être autrement ? Quand on vote quarante-sept nouvelles taxes en quelques jours, c'est sans doute que l'on n'a pas de stratégie d'ensemble et qu'on se contente d'empiler impôt nouveau sur impôt nouveau.