Ces rappels vous gênent. Pourtant, c'est la réalité ! Moi, je pense que l'heure du bilan a sonné, et qu'il est normal que l'on vous rappelle quels ont été vos engagements et votre politique depuis cinq ans.
En pleine crise, on l'a un peu oublié, vous avez lancé le grand emprunt. Du reste, vous n'étiez pas d'accord entre vous en la matière. On se souvient que M. Guaino avait entraîné une centaine de parlementaires à signer une tribune dans un grand journal français pour dire qu'il fallait au minimum 100 milliards d'euros. Le Premier ministre, que j'avais moi-même rencontré, puisqu'il avait reçu les dirigeants de tous les partis, avait indiqué, pour sa part, que le montant de cet emprunt ne devait pas dépasser 35 milliards. Depuis, on ne sait plus très bien où on en est. Quoi qu'il en soit, il y a quelque chose d'assez contradictoire à nous parler de rigueur après avoir lancé ce grand emprunt.
On va de plan de rigueur en plan de rigueur. Vous les multipliez. Et il s'agit bien de rigueur, puisque vous baissez les dépenses dans un certain nombre de domaines tandis que vous augmentez les impôts des classes moyennes. Mais, dans le même temps, comme vous êtes un peu fidèles à votre ligne de conduite de 2007, vous n'avez pas pu vous empêcher – c'est sans doute plus fort que vous – de faire, au mois de juillet dernier, un cadeau de 1,8 milliard d'euros à vos amis du premier cercle, en supprimant la moitié de l'impôt de solidarité sur la fortune.