…en disant : « Appelez tel numéro et vous obtiendrez le renseignement que vous cherchez. » La déception sera terrible car, comme cela a été dit à de multiples reprises, le numéro renverra ensuite vers vingt-deux dispositifs différents. La désespérance sera reculée d'un cran mais elle sera plus importante au bout du compte, parce que les gens n'auront toujours pas la réponse qu'ils attendent. Ils percevront mieux encore la complexité du dispositif mais n'auront pas obtenu une réponse précise, parce que celle-ci passe par des contacts avec des conseillers. Un premier entretien d'orientation approfondi dure au minimum quarante-cinq minutes et nécessite tout un travail ensuite.
Il existe de nombreux dispositifs dont vous ne parlez pas : tous les dispositifs d'information sur la formation, le réseau des CARIF, qui est sûrement en restructuration… C'est tout cela qu'il faut prendre en considération et qui nécessite un vrai travail. En outre, vous faites preuve – il faut bien le dire – d'un certain mépris pour le travail mené dans le cadre de la commission Hirsch.
L'orientation au sens français est basée sur l'orientation scolaire, qui consiste essentiellement à se repérer dans un dispositif de formation et pas tant dans un dispositif d'éducation au choix, d'apprentissage de ce qui est bon pour soi-même, ce qui n'est généralement pas si simple. C'est pour cela qu'il existe vingt-deux dispositifs : chaque dispositif de formation a créé son dispositif d'orientation, pour faire venir des gens dans son propre champ, ce qui nécessite qu'ils puissent s'y orienter, au sens géographique, presque, et s'y repérer. Ce qui manque, c'est une véritable culture de l'orientation, de l'éducation au choix, comme l'a développée, par exemple, le Québec.
Enfin, monsieur le secrétaire d'État, nous attendons toujours votre réponse sur la question posée par Régis Juanico de la transposition de la directive européenne. Elle concerne également les dispositifs d'orientation. Vous nous parlez de labellisation et c'est louable, mais vous n'échapperez pas au principe de la concurrence, à moins de décider que tout ce qui concerne les dispositifs d'orientation reste hors du champ de la directive « Services ». Nous exigeons donc des réponses sur ce sujet parce que, sinon, nous allons voter quelque chose qui peut être sympathique mais qui ne résout pas les problèmes et n'empêchera pas que la question de l'application de la directive soit à nouveau posée d'ici à la fin de l'année. Vous ne pouvez créer un dispositif de labellisation national sans apporter de réponses sur ces sujets.