Je serai bref. Le texte de notre amendement, monsieur le secrétaire d'État, est a minima : loin de créer un droit opposable, il se contente de poser une priorité. Chacun reconnaît en effet qu'un effort est nécessaire pour les personnes concernées.
Vous avez dit vous-même que la formation devait être une arme contre la crise. Entre nous, elle ne crée pas d'emplois : si la formation permettait de résoudre le problème du chômage, elle l'aurait fait depuis longtemps ; mais la réalité est bien plus complexe. La formation est plutôt un investissement pour l'avenir. Des pans entiers de notre industrie souffrent, et il est vrai que la formation, en élevant le niveau général de qualification, permet de préparer la mutation de notre économie, mais elle ne donne pas de résultats à très court terme. Tout miser sur la formation professionnelle reviendrait à renouer avec le traitement social du chômage.
Le pays doit donc se mobiliser pour les personnes qui n'ont pas le premier niveau de qualification professionnelle. On ne peut qu'approuver cette idée, qui est un vrai choix politique méritant d'être inscrit au rang de nos principes. Cela ne signifie pas que l'on crée un nouveau droit opposable : comme vous, je ne suis pas très enthousiaste à la perspective de prévoir des droits opposables dans tous les domaines. On se fait plaisir sur le moment, mais on est ensuite bien embarrassé pour gérer le dispositif.