Madame la ministre, je vous sens d'une humeur positive, cet après-midi ! Aussi j'en profite, puisque vous vous êtes prononcée en faveur des amendements précédents, pour vous offrir une nouvelle occasion d'adopter une attitude positive !
Il semblerait que le Gouvernement estime que ceux qui dorment, par exemple, à l'hôtel Meurice, au Fouquet's, au Pershing ou au George V, dans des chambres à plus de 1 000 euros la nuit, n'ont plus les moyens de s'acquitter d'une taxe de 2 % ! Il y a certainement erreur. Lors du premier plan de rigueur de septembre dernier, le Gouvernement avait fait voter en effet une taxe exceptionnelle de 2 % sur les nuitées d'hôtels supérieures ou égales à 200 euros. Dans un palace comme le Plaza Athénée, cette taxe serait-elle donc ruineuse ? Elle ne s'élève pourtant qu'à 18,50 euros ! Faut-il imaginer que c'est parce que l'émir du Qatar ne pourrait payer ces 18,50 euros faute d'avoir autre chose dans sa poche que des billets de 500 euros ? (Sourires.) Le prix moyen d'une chambre au Plaza Athénée s'élève à 967 euros : 18,50 euros sur 967 euros, c'est correct !
Or voilà que deux mois plus tard à peine, vous nous proposez, de supprimer cette taxe, qui plus est, rétroactivement, au motif fallacieux que la TVA a augmenté pour sa part de 1,5 point ! Autrement dit, vous supprimez une taxe qui touche maigrement les plus fortunés et vous la remplacez par une hausse de la TVA, laquelle porte, en premier lieu, sur nos concitoyens qui connaissent des difficultés économiques.
Lorsque l'on sait que le Président de la République n'a pas hésité à occuper une chambre à 3 500 euros la nuit, à Cannes, lors du dernier sommet du G20, nous comprenons pourquoi l'Élysée a demandé au Gouvernement de supprimer cette taxe ! Après le bouclier fiscal, après la réforme de l'ISF de juin dernier, cette mesure serait, si vous la mainteniez, une nouvelle preuve que vous protégez les riches et que vous cédez au lobby des puissants.
Vous étiez députée des Yvelines, madame la ministre. Il n'y a pas, certes, à Versailles de suites aussi chères que de l'autre côté de la Place de la Concorde, par exemple. Mais imaginez que vous invitiez des amis de province qui ont les moyens.