Je n'aurais pas repris la parole si Pierre Méhaignerie n'avait pas cru bon d'en rajouter. Il ne s'agit pas de donner des leçons – je ne fais pas partie de ceux qui ont voté la réforme de 2003 et n'ai pas un tel recul – ni de nous les uns et les autres toutes nos politiques depuis trente ans. Cela étant, et concernant le sujet de la pénibilité, ceux qui ont commencé à travailler à dix-huit ou dix-neuf ans devront aujourd'hui cotiser quarante-quatre ans. C'est cette période qu'il faut alléger.
En évoquant les ruptures conventionnelles, Pierre Méhaignerie appelle, au fond, à contourner le système : les plus fatigués pourront se débrouiller avec l'entreprise pour partir à soixante ans au lieu de soixante-deux ans. Or, quand on vote des lois, c'est pour qu'elles soient respectées, d'autant que tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne, de tels accords d'entreprise pouvant mal se passer. En outre, c'est l'assurance chômage qui supportera le coût, puisque, à ces âges-là, de nombreuses personnes ne sont pas en état de retrouver une activité. C'est donc un report sur les caisses d'allocations chômages que l'on nous propose pour éviter de payer des retraites.
(L'amendement n° 3 , troisième rectification, est adopté.)