Le débat, à la fois courageux, tirant les conséquences de l'allongement de la vie, et juste, tenant compte des métiers pénibles, a été ouvert pour la première fois en 2003, comme vient de le rappeler M. le ministre. Ceux qui avaient commencé à travailler à quinze, seize ou dix-sept ans avaient, les années précédentes, été ignorés. Si l'opposition aime nous donner des leçons, il faut se rappeler qu'ayant eu le pouvoir pendant dix ans, elle ne s'est pas occupée de ces jeunes. Voilà pour le passé.
Pour l'avenir, rappelons que, sur 650 000 départs en retraite, 150 000 pourraient avoir lieu à soixante ans. Cela concerne trois types de profils. Il y a tout d'abord, dans une proportion relativement mince, les membres de la fonction publique ou les bénéficiaires des régimes spéciaux. Il y a ensuite ceux, assez nombreux, dont le handicap est de 10 %. Enfin, il y a ceux qui ont commencé à travailler à dix-huit ou dix-neuf ans – et dont vous avez eu raison, cher collègue, d'évoquer la situation. Vous n'êtes pas sans savoir, si vous avez testé le dispositif dans votre région, qu'il se signe énormément de ruptures conventionnelles, lesquelles ouvrent la possibilité, largement utilisée, d'un financement pendant deux ans par l'UNEDIC, ce qui permet de facto, pour des gens qui ont travaillé dur, de partir à soixante ans.
Ce que vous avez fait par le passé, chers collègues de l'opposition, ne vous permet pas de nous donner de leçons !