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Intervention de Michel Issindou

Réunion du 22 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 — Article 51 bis b, amendement 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

Le sujet a eu au moins comme effet bénéfique de sortir enfin M. le ministre de son mutisme en accusant une fois de plus le parti socialiste de ne pas avoir de position claire !

Le candidat du parti socialiste s'est exprimé à plusieurs reprises sur la réforme des retraites depuis qu'il a été désigné, et notre position est claire. Nous ne revenons pas sur le nombre d'annuités nécessaires pour atteindre le taux plein de la retraite – et un rapide calcul montre que peu de salariés auront droit à ce taux à soixante ans. Toutefois, ceux qui auront commencé à travailler tôt, à dix-huit ou dix-neuf ans, n'auront pas besoin d'aller au-delà de cet âge. Comme il s'agit en général des métiers les plus pénibles, nous permettrons ainsi à ceux qui auront exercé ces métiers de partir à la retraite à soixante ans. Vous n'avez pas voulu prendre en compte la pénibilité dans la réforme des retraites. Nous le faisons, quant à nous, par ce biais-là. Quelqu'un qui commence à travailler à dix-neuf ans aura cotisé à soixante ans quarante annuités et pourra donc partir à la retraite. Cela nous paraît parfaitement justifié.

Ceux qui ont commencé plus tard pourront partir après soixante ans, et nous espérons d'ailleurs que beaucoup poursuivront au-delà, même si nous prévoyons un système clair de rachat de trois années d'études pour ceux qui souhaiteraient avancer leur départ. Avec une décote raisonnable, ceux qui feraient le choix de partir à soixante ans le pourraient également – avec une retraite moins forte, mais il y a une vie après l'activité professionnelle. Seront-ils nombreux ? Nous ne le savons pas, mais l'âge de soixante ans pourra être l'heure du choix – partir à la campagne élever des chèvres ou s'occuper de ses petits-enfants, toutes les solutions seront possibles, sachant que ceux qui voudront aller jusqu'à soixante-cinq ans le pourront. Ils le font déjà. Les choses se mettent en place toutes seules, quelles que soient les réformes.

Beaucoup de gens reportent aujourd'hui leur départ parce qu'ils n'ont pas les annuités suffisantes. Nous ne supprimons pas les annuités et nous ne disons pas que la retraite est de droit à soixante ans. Nous le répéterons autant de fois que cela sera nécessaire : il n'en est rien.

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