Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, le Premier ministre a annoncé la semaine dernière un nouveau plan d'austérité qui pèse, rappelons-le, à 86 % sur nos concitoyens et vise à réduire l'an prochain de 7 milliards d'euros supplémentaires les dépenses de l'État.
Nous aurons donc débattu, des semaines durant, d'un budget insincère et d'ores et déjà caduc. La sagesse aurait voulu que nous interrompions nos débats dans l'attente du dépôt par le Gouvernement d'un projet de budget digne de ce nom. La sagesse aurait surtout voulu que le Gouvernement prêtât une oreille plus attentive aux prévisions de croissance.
En effet, alors que tous les organismes internationaux tablaient sur une croissance inférieure à 1 % l'an prochain, vous avez fondé vos hypothèses sur une croissance de 1,75 %, projection fantaisiste qui nous vaudra de débattre à nouveau d'un projet de loi de finances rectificative dans quelques semaines seulement.
Vous êtes passé maîtres dans l'art de proposer des ajustements budgétaires tous les deux mois, afin de nous présenter comme imposées par les circonstances nouvelles des mesures qui ne sont en réalité que la poursuite d'un programme politique dont l'objectif est de faire payer à nos concitoyens la facture de la crise.