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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 16 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Au-delà d'une méthode peu respectueuse du rôle du Parlement, c'est l'incohérence d'une politique économique au fil de l'eau qui éclate au grand jour.

Ce budget déjà obsolète, c'est un bateau ivre. Un bateau ivre où des plans successifs prétendent s'ajuster à une situation que vous ne maîtrisez plus et ne font qu'aggraver le manque de confiance, ainsi que la baisse d'une croissance en train de disparaître. Un bateau ivre dont n'émerge qu'une seule ligne directrice : une austérité aveugle et massive.

Austérité aveugle du coté des dépenses, avec des coupes dans tous les budgets et une baisse de 12 % du budget de l'emploi. Tout cela aura évidemment un impact fortement négatif, surtout quand on y ajoute les nouvelles mesures du plan de rigueur comme la baisse du pouvoir d'achat, des allocations familiales et des aides au logement.

Austérité aveugle du côté des recettes. Au lieu de supprimer des niches injustes et inefficaces, vous inventez, comme toujours, de nouveaux prélèvements – hausse de la CSG, taxe sur les mutuelles et les produits sucrés dans le PLF –, auxquels vous ajoutez la hausse de la TVA et de l'impôt sur le revenu, car ne pas indexer le barème revient bien à augmenter l'impôt sur le revenu.

Tout cela aura un effet fortement dépressif sur la croissance. Ce sont autant de mesures qui pèseront sur tous les Français, et notamment sur les plus modestes.

Cette politique, qui aggrave la situation de l'emploi, du pouvoir d'achat et de la croissance pour tenter de réduire le déficit, est une impasse. En cassant un peu plus la croissance, de plan d'austérité en plan d'austérité, vous réduisez les recettes et vous courez après la réduction des déficits sans jamais y parvenir.

On ne réduit pas les déficits par une politique d'austérité, mais par une politique macroéconomique complète qui s'attaque simultanément aux trois déficits : le déficit des finances publiques, bien sûr, mais aussi le déficit d'emploi et le déficit de compétitivité. Or il n'y a rien dans ce budget, ni pour l'emploi ni pour la compétitivité.

Tout au long de ce débat budgétaire, nous avons décliné nos propositions autour de trois piliers.

D'abord, l'emploi, en mettant fin à cette arme de destruction massive de l'emploi qu'est la subvention aux heures supplémentaires, et en réorientant les crédits vers la création directe d'emplois pour les jeunes.

Ensuite, la justice fiscale, non pas à travers des mesurettes comme celles que vous prétendez prendre sur les hauts revenus, en oubliant le formidable cadeau que vous avez fait au mois de juillet aux plus fortunés de nos concitoyens avec la baisse de l'ISF, mais en faisant en sorte que tous les revenus soient soumis au barème de l'impôt.

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