Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Diefenbacher

Réunion du 14 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Engagements financiers de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Diefenbacher :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur spécial, mes chers collègues, les crédits de la mission « Engagements financiers de l'État » ont été adoptés par la commission des finances et ne font l'objet, je le crois, d'aucun amendement. Je me bornerai à faire trois observations.

La première concerne un passage de l'excellent rapport de notre collègue Dominique Baert sur l'évolution de la dette de l'État au fil du temps. On a souvent le sentiment que l'augmentation de la dette a quelque chose d'inéluctable. Or, dans son analyse portant sur les années 2005 et 2006, notre collègue a montré que ce sont les deux seules années au cours desquelles l'augmentation de la dette constatée depuis 1981 a été interrompue. Cela mérite de s'y arrêter, pour se souvenir que, peu de temps auparavant, la France et l'Allemagne étaient menacées de procédures pour déficits excessifs, avaient fait une démarche conjointe auprès de la Commission européenne pour demander des délais et s'étaient, en contrepartie, engagées à mettre en place une politique de stabilité extrêmement vigoureuse, ce qui fut fait.

La dette de l'État a été stabilisée durant cette période, ce qui montre que, lorsqu'il existe une volonté politique, il est possible d'éviter l'augmentation fatale de la dette. Par conséquent, la France se trouvait plutôt dans une bonne situation lorsque la crise des subprimes a éclaté.

Ma deuxième observation porte sur la forte augmentation de la dette de l'État à partir du début de la crise. Comment a-t-on pu laisser dériver la dette publique à partir de 2007 ? C'est une question qui nous est souvent posée.

La réponse, là encore, se trouve dans l'excellent rapport de notre collègue Baert, qui s'est livré à une étude tout à fait intéressante, à savoir une comparaison de l'évolution du poids de la dette par rapport au PIB sur la période 2007-2010 en France et chez nos principaux partenaires.

En France, l'augmentation a été de 17,9 % sur cette période. Chez nos principaux partenaires, elle a été beaucoup plus forte : 18,3 % en Allemagne, 19,1 % dans la moyenne des pays de l'euro, 29,5 % aux États-Unis, 35,5 % en Grande-Bretagne, 30 % au Japon. Cela montre que, malgré la vigueur du plan de relance dont les résultats ont été soulignés au plan international, en particulier par le FMI et l'OCDE, la France a su limiter l'accroissement de la dette mieux qu'un certain nombre de ses partenaires majeurs.

Par conséquent, nous sommes sur la bonne voie et il faut incontestablement poursuivre en ce sens.

Ma troisième et dernière observation porte sur les plans à répétition qui sont proposés par le Gouvernement, sujet sur lequel on nous interroge très souvent aussi. Pourquoi des mesures en juillet, d'autres au mois d'août ? Ne serait-il pas possible de créer, comme dans les années 1920, une « commission de la hache » qui réglerait le problème une fois pour toutes ? En fait, ce ne serait certainement pas une bonne solution, car les économies d'aujourd'hui sont beaucoup plus fines qu'elles ne l'étaient dans les années 1920, et nous avons par ailleurs des instruments de mesure de la conjoncture beaucoup plus précis.

Il est évident que des mesures trop audacieuses et trop brutales risqueraient d'avoir pour effet de casser la reprise économique. Rien ne serait plus dangereux que l'arrivée d'une période de récession en Europe. Par conséquent, nous avons l'obligation de trouver le chemin de crête le plus juste, le plus efficace entre la nécessité de rétablir nos comptes et de soutenir l'activité économique.

Sur ces différents terrains, le Gouvernement a trouvé la voie juste. Le groupe UMP votera bien évidemment les crédits de la mission « Engagements financiers de l'État » et apporte, en cette période difficile, son soutien plein et entier au Président de la République, au Premier ministre et à l'ensemble du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion