Il est relativement facile de répondre à votre première question : oui, je crois à la marine nationale ; avec la mondialisation, 90 % du commerce extérieur de l'Europe se fait par la mer : la mer doit donc être sûre. Aussi avons-nous besoin d'une marine nationale forte, et je pense que ce point sera pris en considération lors de la réactualisation du Livre blanc.
Pouvoir intervenir à partir de la mer est un atout considérable : 75 % de la population du globe habite à 200 kilomètres d'un rivage. Cependant, je dois souligner que, dans les zones d'influence de notre pays, entre les alliances, les solidarités, les bases disponibles et la mobilisation d'un outil extrêmement cohérent associant la marine et l'armée de terre, c'est-à-dire le Tonnerre et le groupe aéroterrestre, nous disposons d'une bonne réponse immédiate.
Nous n'avons pas renoncé au principe d'une deuxième coque, puisque des crédits d'études existent. Mais très honnêtement, dans le contexte budgétaire actuel, nous disposons des atouts et des armes d'une présence immédiate dans des conditions qui ne font pas d'un second porte-avions – appelons un chat un chat – un préalable nécessaire.
Je ne suis pas capable de répondre aussi brièvement à votre seconde question ; ce sont des sujets majeurs. La défense antimissile balistique pourrait effectivement constituer, d'une certaine façon, une prison pour notre dissuasion.