Il faut donc, monsieur le ministre, maintenir nos efforts dans ce domaine, mais nous vous faisons confiance.
La recherche de défense, c'est un autre problème. Les rapporteurs qui se sont exprimés avant moi ont souligné l'importance de la recherche technologique dans le domaine de la défense, et l'exemple de la Libye montre avec éclat ce que la supériorité technologique peut apporter à des forces armées.
Évidemment, si l'on examine un peu superficiellement le programme 144, on remarque que les crédits alloués aux études amont ne croissent pas autant qu'on aurait pu le souhaiter – disons-le très honnêtement, monsieur le ministre – et cela ne fait qu'aggraver une dynamique négative constatée tous les ans.
Gardons-nous cependant d'un regard trop superficiel. La recherche, ce n'est pas quelque chose de simple à identifier, à détourer dans un budget. Quelques chiffres vous montreront à quel point c'est compliqué.
Le budget de la défense affiche un montant de 633 millions d'euros pour les études amont. Mais, si l'on ajoute à cela les subventions attribuées à de grands organismes de recherche, à des laboratoires extrêmement performants, tels Polytechnique, l'Office national d'études et de recherches aérospatiales, l'Institut Saint-Louis et d'autres encore, on obtient l'agrégat « Recherche et technologie » d'un montant global d'environ 900 millions d'euros. Ajoutons encore les crédits alloués à d'autres programmes, comme le programme 146 ou le programme 191 « Recherche duale (civile et militaire) », on obtient alors une enveloppe d'un montant de 1,7 milliard d'euros : nous avons changé d'échelle. Si l'on veut bien, enfin, intégrer ce qui concerne le développement, dans le cadre du concept de recherche et développement, qui est d'ailleurs celui que la plupart des autres pays retiennent, on parvient à un montant global de 3,5 milliards d'euros.
Quand on parle de recherche, il faut donc se garder de certains affichages et ne pas s'arrêter à des éléments qui, s'il faut évidemment les prendre en considération, ne forment pas le tout de cet ensemble qu'est la recherche au sens large.
La France, disons-le et soyons-en fiers, figure donc quand même, malgré ses difficultés, parmi les pays européens qui fournissent les efforts les plus soutenus en matière de recherche de défense, si elle n'est pas tout simplement le pays qui fournit les efforts les plus intenses.