Je ne reprendrai pas les arguments de M. Lagarde sur le fond. On traite de manière identique des problèmes totalement différents. Pour ne pas verser dans un discours misérabiliste, en expliquant par exemple que l'on nous ampute, je préfère considérer la question sous un autre angle.
Ma première remarque concerne le RSMA. C'est certainement l'un des aspects positifs de ce budget que l'augmentation du nombre de jeunes formés, vu la situation dans nos régions. C'est noble, c'est bien, mais on ne comprend pas bien que les crédits soient amputés de 10 millions. Victorin Lurel avait expliqué clairement que l'on diminuait la durée de formation, ce qui permet de faire des économies. C'est une opération financière tactique.
Ce qui me choque le plus, c'est l'amputation de 10 millions des crédits de l'aide à la rénovation hôtelière. On a franchement l'impression que l'on recherche l'instabilité de l'investissement économique, en faisant tourner en bourrique ceux qui ont déjà des difficultés pour tenir le coup. On connaît la situation des hôtels dans les régions d'outre-mer. La Martinique, par exemple, a besoin d'environ 250 millions d'euros d'investissements. Madame la ministre, vous savez que le montant prévu, de 7 000 euros par chambre, est un peu dérisoire vu l'ampleur des rénovations nécessaires, et c'est sur ces crédits que l'on ampute. En Martinique, pour une rénovation hôtelière qui nécessite environ 4 millions de travaux, le FEDER et la collectivité régionale apportent pratiquement 2 millions d'euros et l'État environ 15 000 euros, avec ces 7 000 euros par chambre. C'est dérisoire. C'est extrêmement grave alors que l'on a besoin d'améliorer l'attractivité du territoire.
Franchement, je suis très choqué, madame la ministre. Nous sommes en train de travailler pour changer les esprits et faire comprendre que ce n'est pas de l'assistanat. Nous devons bien sûr participer aux économies. Qui est étranger au malheur du monde, qui ignore qu'il y a une crise mondiale ? Mais on ne peut s'attaquer à ce qui peut servir de socle, sans compter que, pour les décisions prises récemment dans le cadre de la LODEOM, le Gouvernement a mis pratiquement deux ans et demi pour prendre le décret d'application nous permettant d'utiliser les fonds. C'est exactement la même chose pour l'aide au fret. On freine la possibilité d'utiliser les fonds et on nous accuse par la suite de ne pas les avoir dépensés pour justifier une amputation. Ce n'est pas normal.