… a été respecté : il y a aujourd'hui à l'Assemblée constituante autant d'hommes que de femmes. Là aussi, tendons la main à ceux qui acceptent de partager nos principes fondamentaux.
Monsieur Garrigue, vous m'avez fait part de votre insatisfaction vis-à-vis du G20 : je ne reprends pas ce que j'ai dit à ce sujet.
Quant à l'entente entre la France et l'Allemagne, elle n'a jamais été un chemin de roses. On a l'air de considérer que tout allait bien entre le général de Gaulle et le chancelier Adenauer ; certes, ils ont reconstruit la paix sur le continent, fondée sur l'entente franco-allemande, mais quand le général de Gaulle est sorti de l'OTAN, ce n'était pas exactement l'approche allemande. Nous avons toujours eu des divergences d'appréciation, et aujourd'hui, il n'est pas vrai que nos deux pays se retrouvent spontanément et dans tous les cas sur la même ligne. Mais ce qu'il y a de formidable, c'est que nous en parlons entre nous et que nous arrivons à bâtir des consensus et des positions communes, ce dont l'Europe a besoin. Quand nous ne le faisons pas, tout le monde s'émeut en Europe de voir le moteur franco-allemand en panne. Je tiens à vous dire qu'il ne l'est pas aujourd'hui, et qu'entre la Chancelière Merkel et le Président Sarkozy, il y a un vrai travail de fond pour dégager des positions communes et faire avancer l'Europe.
Vous avez également regretté, monsieur Garrigue, l'ambiguïté de notre politique palestinienne. J'espère vous avoir rassuré. Ce n'est pas une politique ambiguë : c'est une politique équilibrée. Le rôle de la France n'est pas de dire voici qui a raison et voici qui a tort. Notre rôle, c'est de rappeler que nous sommes les amis d'Israël, attachés bien sûr à son intégrité territoriale et à sa sécurité, et que nous nous rangerions à ses côtés, le Président de la République l'a réaffirmé, si sa sécurité était mise en cause, mais que nous sommes aussi les amis des Palestiniens et que nous considérons inacceptable qu'après autant de décennies de promesses, ils ne puissent pas accéder au statut d'État internationalement reconnu, et c'est l'objet du combat que nous menons.
S'agissant de la Turquie, je partage votre avis. Vous connaissez ma position sur l'élargissement de l'Union européenne. Mais la Turquie est un acteur majeur sur la scène non seulement régionale mais internationale, et nous avons tout intérêt à entretenir avec elle des relations aussi étroites que possible. Je serai très bientôt à Istanbul et à Ankara, à l'invitation de mon homologue avec lequel j'ai de très bonnes relations de travail.
MonsieurJacques Myard, vous vous demandez quelle politique étrangère est possible pour la France dans le cadre d'une Europe puissance. C'est un dialogue que j'ai avec vous depuis… trente ans ? (Sourires.)