Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, du mouvement des Indignés de Madrid jusqu'à des enceintes plus institutionnelles, nous sentons que le monde est à la recherche d'un nouveau modèle de société pour le XXIe siècle qui concilie ce que nous impose la mondialisation – dimension que nous devons tous prendre en compte, que nous soyons de gauche ou de droite – et le respect impérieux pour la France et pour l'Europe de l'éthique dont sont empreintes les valeurs de la République.
Dans beaucoup pays, nous pouvons constater que s'exprime une soif de France : les valeurs républicaines et le respect des droits de l'homme sont pour notre pays la marque d'une importante puissance morale appelée à demeurer. C'est pourquoi, il nous incombe des responsabilités particulières.
Le spectacle qu'ont donné à Cannes une Europe divisée et affaiblie et les États-Unis, qui ne sont plus ce qu'ils étaient, devant les nouvelles grandes puissances que sont le Brésil, la Chine et l'Inde, rend d'autant plus nécessaire une diplomatie forte.
Monsieur le ministre, il y a un an, dans cette tribune qui restera liée à votre personnalité que je peux dire, en tout respect, attachante, compte tenu des services que vous êtes en mesure de rendre à la France, vous souligniez que notre instrument diplomatique était en train d'être cassé. Vous repreniez ainsi, avec votre distinction bien connue, le terme de « casse », généralement employé par le parti communiste et quelquefois par le parti socialiste dans des expressions telles que « casse industrielle » ou « casse sociale », pour dénoncer l'action du gouvernement de M. Sarkozy en matière diplomatique.
Aujourd'hui, devant le budget que vous nous proposez, on a envie de dire : pas ça, pas vous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)