Pour ce qui est de l'Égypte, nous avons l'impression que le pouvoir militaire ne veut pas passer la main à la société civile. Le jeu ambigu des États-Unis, qui soutiennent en même temps les militaires et, de façon plus discrète, les associations démocratiques, ne facilite pas le passage de la dictature à la démocratie. De surcroît, l'importante communauté copte est agressée en permanence par les extrémistes salafistes.
Quelles sont les interventions du gouvernement français auprès du gouvernement égyptien pour que les chrétiens, les coptes en particulier, soient protégés ?
La Tunisie, quant à elle, me paraît sur la bonne voie. L'élection récente de l'assemblée nationale constituante, sur le modèle français, est une première étape, très positive, me semble-t-il, sur le chemin de la démocratie.
La crainte qu'inspire le parti islamique Ennahda, première formation politique tunisienne, ne doit pas faire oublier que la grande majorité de ses responsables sont des personnes modérées. Je les connais tous et les ai suivis, à leur demande, depuis le départ de l'ancien Président Ben Ali. Ils ont aujourd'hui une légitimité démocratique et je pense que nous pouvons et devons leur faire confiance.
Enfin, je salue le courage du Gouvernement d'avoir donné un avis favorable à l'adhésion de la Palestine à l'UNESCO. J'espère qu'il en sera de même pour son intégration comme observateur à l'ONU. Le condamnable retrait des États-Unis du financement de cette institution va rendre difficile sa gestion. Comment envisagez-vous le devenir de son budget ?
En conclusion, je veux exprimer ma satisfaction devant notre retour dans le monde arabo-musulman, même si le passage d'un régime dictatorial à un régime démocratique ne sera pas un long fleuve tranquille. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)