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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 8 novembre 2011 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2012 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Il est urgent, et je m'adresse à l'ensemble de nos collègues car nous avons une responsabilité collective, de redresser la barre.

Au-delà des questions budgétaires, qui sont essentielles, je me pose la question de savoir quelle politique étrangère nous devons mener. Doit-on toujours rêver d'une Europe puissance, véritable chimère, ou doit-on regarder les réalités en face et réorienter notre action ?

L'Europe est terminée. Elle a réussi le marché unique. Elle existe. En revanche, la création d'un réseau diplomatique européen est une ineptie car il ne sera que l'illustration la plus parfaite des divergences politiques, économiques et commerciales des Européens. Plus que tout, il illustre les contradictions et les divergences entre les États européens. Je ne suis au demeurant pas le seul à le dire. Un autre Jacques, Jacques Delors, a dit avec force devant la commission des affaires européennes, il y a quelques semaines, qu'il ne croyait ni au mythe de l'Europe puissance, ni à une politique étrangère commune. Dieu sait que l'on ne peut pas lui faire grief, comme à moi-même, d'être un anti-européen.

Je le dis comme je le pense : il y a des économies à faire dans la contribution nette de la France à l'Union européenne, qui s'élève tout de même à la bagatelle de 5,3 milliards d'euros cette année. Il faut reprendre une partie de l'argent et le réinjecter dans notre outil diplomatique et dans l'action de la France au niveau international.

Notre avenir, monsieur le ministre, n'est plus véritablement en Europe. Car nous avons stabilisé ce continent grâce, il faut le souligner, à la révolution culturelle de l'Allemagne, qui a enfin compris ce qu'était une démocratie ! Culturellement, nous pouvons avoir des divergences avec l'Allemagne sans pour autant prendre les armes, Dieu soit loué !

Notre avenir se joue désormais en Afrique et en Méditerranée, c'est-à-dire sur notre flanc sud : l'Afrique avant l'Afghanistan, où nous n'avons plus rien à faire, je ne le dirai jamais assez.

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