Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, « un petit budget pour une grande mission », a-t-il été dit avant moi ; une grande mission sous-tendue par une ambition française historique et toujours d'actualité. Les derniers mois que nous venons de vivre ont confirmé une présence diplomatique française très active et influente. Je pense à l'action en Afrique, que ce soit en Côte-d'Ivoire ou en Libye. Je pense aussi à la position de la France lors du vote relatif à l'UNESCO. Je pense bien entendu à la présidence française des sommets du G20 et du G8. La France a donc besoin de moyens pour affirmer cette présence et cette ambition.
L'examen des crédits de la mission « Action extérieure de la France » est l'occasion de réfléchir sur la capacité de notre pays à exister hors de ses frontières pour y défendre nos valeurs, pour permettre à la France de tenir son rang de grande nation, une France considérée comme une référence qui doit rayonner, une France au « pacte plusieurs fois millénaire entre sa grandeur et la liberté du monde » disait le général de Gaulle.
L'objectif de cette mission, c'est aussi de défendre la présence économique de la France dans le monde, afin d'y conforter nos intérêts et de participer ainsi à la croissance et à l'emploi en France. L'objectif de cette mission, c'est aussi la défense de la langue française et l'accompagnement de l'extraordinaire action de la francophonie.
Le contexte actuel, marqué par la contrainte, impose de lutter contre les déficits et exige des choix et des arbitrages sensibles, car tout est important. J'étais hier dans une manifestation publique, où une élue locale, devant un auditoire choisi, mettait en avant l'intérêt des crédits pour la sécurité ; la veille, elle parlait de l'intérêt des crédits de l'éducation et, quelques jours auparavant, elle se préoccupait des crédits de la santé. Elle me demandait de défendre également le budget des anciens combattants. Nous sommes confrontés, c'est vrai, à des budgets qui sont tous importants.
Vous avez réussi, monsieur le ministre d'État, dans ce contexte, à préserver l'essentiel en respectant le niveau des économies prévu dans le budget triennal 2011-2013, tout en couvrant des dépenses sous-estimées dans le triennium et en renforçant certaines actions prioritaires. Sachons donc apprécier et mesurer à sa juste valeur le budget que vous nous présentez.
Monsieur le ministre, des marges de manoeuvre existent-t-elles encore ? Je souhaite aborder ici la question de la prise en charge des enfants français fréquentant le réseau de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger dans les classes de lycée. Si des mesures ont été prises pour encadrer la dérive du coût de la prise en charge – je fais référence à la cristallisation, à l'étendue du plafonnement –, force est de constater que les aides à la scolarité ne respectent pas les plafonds fixés par le triennium. Je souhaite que vous nous apportiez des précisions à ce sujet afin de nous éclairer sur l'amendement proposé par François Rochebloine, avec qui j'ai été en mission ainsi qu'avec Geneviève Colot. Nous avions pu, à cette époque, apprécier l'importance et l'intérêt de la présence française de nos lycées.