Hier soir, avec un certain nombre de nos collègues, et en votre nom, monsieur le président, nous recevions à l'Assemblée nationale le nouveau prix Nobel de la paix 2011, Mme Tawakkul Karman, qui est également la coordinatrice des jeunes de la révolution au Yémen.
Le Yémen, pays peu connu en France, est dirigé par M. Saleh depuis trente-trois ans – excusez du peu ! –, et son appareil répressif est aux mains de toute sa famille. Ce pays connaît des difficultés importantes puisqu'il est l'un des plus pauvres de la région, mais aussi l'un des plus peuplés avec 24 millions d'habitants.
Depuis des mois, il connaît une révolution pacifiste par de nombreuses manifestations et les pays du Golfe, à trois reprises, ont amené M. Saleh à s'engager dans un processus qui devait conduire à sa démission, à son retrait du pouvoir. Il s'est toujours dédit au dernier moment.
Notre pays soutient les résolutions de l'ONU qui visent justement à ce que ce plan de retrait du pouvoir de M. Saleh soit respecté. Malgré tout, depuis le début de cette révolution, 861 morts et près de 25 000 blessés, d'après l'ONU, sont à déplorer.
Les révoltés poursuivent leur mouvement, la répression s'accentue, les armes sont achetées par le pouvoir pour réprimer sa propre population sur ses deniers personnels.
Mme Tawakkul Karman transmet la demande du peuple yéménite, à la fois à la représentation nationale et au Gouvernement – vous l'avez reçue, monsieur le ministre des affaires étrangères, hier matin –, que soit accentuée la pression sur la famille Saleh, et le Président en particulier, en gelant les avoirs qu'ils peuvent posséder en France et dans les pays européens, mais également en transférant à la cour pénale internationale le dossier de M. Saleh et de sa famille pour les crimes commis contre le peuple yéménite.