C'est pourtant le chemin que vous avez pourtant décidé d'emprunter en vous reniant, madame la ministre, puisque, comme votre collègue de l'agriculture en commission élargie, vous n'avez que des « incertitudes » quant à la validité de l'édifice que vous nous proposez. Ces incertitudes avouées cachent mal vos certitudes !
Nous n'avons pour notre part qu'une crainte : celle de voir ce gouvernement décider, pour des raisons qui n'échappent à personne, de faire un cadeau qu'il faudra un jour rembourser.
Au-delà, tout porte à redouter que cet édifice ne fabrique une nouvelle trappe à bas salaires : 1,4 SMIC, voilà le salaire maximum proposé pour bénéficier d'un allégement de charges ! Mes collègues Jean Gaubert et Corinne Erhel l'ont expliqué en commission : en Bretagne, bon nombre d'exploitants ne pourront pas espérer bénéficier de la mesure : ils paient trop leurs salariés agricoles… En fait, vous inventez pour les salariés agricoles ce dont vous ne voulez pas pour les patrons du CAC 40 : le plafonnement des salaires. C'est une condamnation à la stagnation et, pour certains, à une baisse des salaires qui servira de chantage à l'emploi.
Enfin, que dire du fait que vous reprenez d'une main ce que vous accordez de l'autre, puisqu'une partie de l'exonération sera payée par les agriculteurs eux-mêmes – 34 millions d'euros – qu'ils paieront avec une hausse des carburants, mes chers collègues, et vous le savez !
Injustice sociale, taxe nouvelle sur la consommation qui vise d'abord les plus pauvres et les classes moyennes, et insécurité juridique majeure : voilà ce qui frappe quand on examine la mesure phare de votre budget. Vous comprendrez, madame la ministre, que nous ne pouvons pas vous suivre sur ce chemin. Le groupe SRC votera donc contre votre budget. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)