Si la France comptait 25 500 marins pêcheurs en 2005, en 2010 ils sont 22 639. Parmi eux, 585 ne sont pas originaires de l'Union européenne, car les offres d'emploi ne sont pas pourvues.
De 2008 à 2010 nous avons perdu 9 % des équipages, soit 2 200 marins, mais nous consommons plus de poisson : 28,6 kg par habitant en 1998, contre 34,7 kg en 2009.
La flottille, avec 7 230 navires, dont 4 720 en métropole, est assez stable. Nous en possédions 4 979 en 2009, mais 11 660 en 1984…
La pêche métropolitaine, c'est 1 milliard d'euros de chiffres d'affaires – poissons, crustacés, coquillages, céphalopodes confondus – et 205 000 tonnes de poissons frais.
La conchyliculture représente 17 800 emplois, 7 600 à temps complet et 3 000 entreprises. Son activité représente 520 millions d'euros pour 97 700 tonnes d'huîtres, 83 000 tonnes de moules, 5 500 tonnes de coquillages divers. Elle est touchée par la mortalité des naissains et des juvéniles.
Vous avez, madame la ministre, mis en place un accompagnement : 40 millions d'euros en 2008 et de nouvelles aides pour 2009, 2010 et 2011. Vous soutenez la recherche de naissains d'huîtres triploïdes résistantes, la sélection ou l'importation de souches résistantes et un programme de sélection génétique.
L'aquaculture, c'est une production de 50 000 tonnes en 2009 et un chiffre d'affaires de 167 millions d'euros. Elle comprend la salmoniculture continentale qui, avec 36 000 tonnes et 1 246 emplois, accuse une baisse depuis 2001 du fait des contraintes environnementales et de la concurrence – cela étant, la France reste le deuxième producteur d'Europe. Elle comprend également la pisciculture d'étang, avec une production de 8 000 tonnes, et la pisciculture marine, avec une production de 5 700 tonnes et 530 emplois.
L'algoculture est une espérance, avec une production de 50 tonnes. S'y ajoutent 50 000 tonnes d'algues provenant de la cueillette. C'est un potentiel agroalimentaire, cosmétique, médical – sans parler des utilisations dans les domaines des fertilisants, de l'alimentation animale, des nouveaux matériaux.
Votre budget, s'il montre une légère baisse en autorisations d'engagement, présente des crédits de paiement à la hausse, avec 60 452 000 euros, contre 55 817 000 euros.
Notons des dépenses d'assistance en hausse – 500 000 euros –, les sorties de flotte qui se conçoivent dans l'attente des décisions autorisant le renouvellement de la flottille vieille de vingt-cinq ans assurant sécurité, qualité de vie et conditions de travail aux marins.
Nous attendons les navires du futur, et en particulier la jauge libérée.
Il ne peut y avoir de budget sans une politique nationale. La pêche française soumise aux décisions de Bruxelles doit être une force de proposition. Nous attendons une nouvelle organisation de la filière pour répondre à la crise de la pêche. Nous avons été surpris par les propositions de Bruxelles et nous ne pouvons accepter les mesures que l'Europe préconise.
La finalité d'application du rendement maximum durable n'est pas contestée. Elle réclame un échelonnement : 2015 n'est pas réaliste. Elle doit tenir compte des succès obtenus dans la protection de la ressource, le renouvellement des espèces, et les propositions du comité d'orientation scientifique et technique bénéficiant de l'expérience des scientifiques et des marins.
L'interdiction des rejets en mer ne tient pas compte des efforts faits à travers l'amélioration des engins, des techniques de pêche et de la surveillance des potentiels de capture. Il n'est pas concevable d'imposer à nos navires d'interrompre des marées aggravant les difficultés économiques et la consommation du gasoil.
Le système des quotas transférables viendrait déstabiliser notre pêche artisanale sur laquelle repose l'essentiel de la pêche française, l'économie de nos ports, l'aménagement du littoral, et les emplois de la filière.
Nous savons, madame la ministre, que vous partagez notre point de vue. Nous avons confiance dans votre action et le groupe UMP votera votre budget. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)