Monsieur le ministre, à l'instar des autres universités de l'Hexagone, l'université des Antilles et de la Guyane, créée en 1973, a prévu de passer aux responsabilités et compétences élargies dans le courant de l'année 2012.
Du fait de son éclatement géographique sur trois départements, mais aussi en conséquence du principe de spécialisation par pôles, l'attractivité de l'université des Antilles et de la Guyane est limitée, d'un côté, par les coûts de la mobilité entre départements français d'Amérique et, d'un autre côté, par les importantes difficultés d'hébergement pour les étudiants. Ces deux facteurs encouragent malheureusement les étudiants à poursuivre leurs formations dans l'Hexagone ou en Amérique du Nord.
Monsieur le ministre, vous annonciez la semaine dernière que le budget alloué à l'université des Antilles et de la Guyane est en augmentation de 30 %, sans préciser les périodes de référence. En dehors des obligations légales, réglementaires et d'ajustement auxquelles doit impérativement se conformer l'université des Antilles et de la Guyane, cette augmentation budgétaire n'offre pas d'indications suffisantes sur l'installation de plein exercice de la faculté de médecine annoncée comme une priorité de votre gouvernement.
Monsieur le ministre, l'université des Antilles et de la Guyane risque également de pâtir gravement des orientations gouvernementales visant à réduire les engagements de l'État et à demander aux universités de faire appel aux donateurs privés pour compléter leur financement.
Il est donc évident que notre université n'aura pas les mêmes possibilités que d'autres universités entourées d'un important tissu entrepreneurial, notamment pour accroître sa visibilité à l'international.
De plus, l'abandon du projet de création d'un nouveau campus de 84 500 mètres carrés au Lamentin, auquel s'ajoute la situation très dégradée du parc immobilier du Campus de la Guadeloupe, qui ne répond pas aux normes sismiques pour des bâtiments accueillant du public, réduit encore un peu plus l'égalité de chances de nos jeunes concitoyens déjà pénalisés par le coût de la vie étudiante.
La direction de l'université des Antilles et de la Guyane a d'ores et déjà fait le choix de ne pas opter pour la dévolution du patrimoine immobilier. M. le ministre, pouvez-vous m'indiquer si, dans le cadre du contrat pluriannuel conclu avec l'établissement, vous avez inscrit des crédits d'investissement suffisants pour permettre à nos jeunes concitoyens de disposer des moyens pédagogiques suffisants et, surtout, des conditions de sécurité optimales pour réussir leur cursus universitaire ?