Nous pensons aussi que le budget est l'expression d'orientations politiques majeures. Ses orientations ne sont pas de nature à nous rassurer. Concernant l'application du CIOM, les retards sont considérables en Guyane. La conception que vous avez du développement endogène, qui est d'accompagner des projets d'impulsion extérieure, n'est pas la nôtre. Enfin, nous n'avons pas les mêmes chiffres concernant l'effort demandé aux outres mers, et je me demande si nous avons bien la même calculette : nous arrivons près de 500 millions d'euros, plus exactement à 460 millions en additionnant la suppression de l'abattement sur les exploitations, la suppression des autres dispositifs fiscaux, et l'effort sur ce qu'on appelle le « Girardin industriel ». En plus que dire de cette loi de programme adoptée par le Parlement pour quinze ans et qui a été retouchée au bout de trois ans.
Pour la Guyane, vous avez affirmé dans l'une de vos déclarations que le poids du spatial doit être pris en compte pour évaluer les résultats économiques. C'est un effort de lucidité que vous faites là, car le spatial, qui est une bonne chose, n'irrigue effectivement pas beaucoup le tissu économique local : à preuve, le taux de chômage de la jeunesse. Il y a aussi la question du pétrole qui va arriver. Sur ce sujet, les déclarations de votre collègue du gouvernement, Mme Kosciusko-Morizet, ne sont pas de nature à nous rassurer. En effet, les précédents comparables comme celui du développement d'activités minières, je pense aussi à l'or, qui sont restées très fortement exogènes, sont inquiétants. De telles autorisations d'activités génèrent des attributions foncières importantes à des intérêts privés avec peu de contrôles et aucune directive sur un recrutement local.