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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 21 octobre 2011 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2012 — Article 6, amendement 423

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac, président de la commission des finances :

J'ignore qui a commencé. Je constate seulement ce que vous avez fait et je ne trouve pas que cela apporte grand-chose.

Quant à l'argument qui consiste à dire : « Vous avez fait cela. Donc, nous avons raison et vous n'avez rien à nous reprocher ! », si cet argument devait se généraliser, il faudrait fermer cette maison ! Nous avons, les uns et les autres, gouverné ce pays, certains plus longtemps que d'autres, parce que tel était le choix des Français. Prétendre que les uns n'ont jamais fait d'erreur et que toutes les erreurs sont imputables à l'autre – cet argument s'adresse à tout le monde dans cet hémicycle – est absurde. Au motif que certains ont fait des erreurs, ceux-là, pour autant et parce qu'ils sont parlementaires, ont tout de même le droit de signaler celles qu'ils estiment être commises par d'autres et, en l'espèce, par vous, madame la ministre.

C'est une figure de rhétorique ou de polémique assez classique en politique, qui consiste à discréditer le discours de celui qui s'adresse à vous, même quand il a raison, ou peut-être surtout quand il a raison, en lui rappelant ce que lui, ou en général d'autres que lui, mais appartenant à la même sensibilité politique, ont pu faire. Je le répète, cette figure est classique, mais je tenais tout de même à vous dire qu'elle est bien peu convaincante.

Notre pays a connu quatre périodes noires en matière de finances publiques. La pire est celle de 2008-2011. En deuxième position sur le podium, il y a 1993-1995 ; en troisième position : 1981-1984 ; enfin, en quatrième position : 2002-2006.

Tel est le classement au regard de l'aggravation de la situation de nos finances publiques. Il n'est pas le fait d'une seule sensibilité politique. Il est partagé, même si certains y ont pris une part plus importante que d'autres, car il ne vous aura pas échappé que, sur ces quatre périodes noires, pendant trois d'entre elles, c'est plutôt la droite de l'hémicycle qui gouvernait ; pendant la période restante, ce fut la gauche. C'est ainsi…

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