Cette comparaison ne portera pas sur les chiffres budgétaires, mais sur les pratiques politiques et plus particulièrement les rapports entre les majorités – qu'elles soient de gauche ou de droite – et les oppositions – qu'elles soient de gauche ou de droite.
Dans tous les pays d'Europe, toutes les formations politiques ont pris la juste mesure de la gravité de la crise financière et de ses conséquences dramatiques. Cette crise est mondiale. Ses conséquences ne sont pas seulement pour les États et les banques, mais pour toute l'économie, c'est-à-dire pour tous les peuples.
Une crise financière, c'est d'abord une crise de confiance. Et quand la confiance est compromise, les crédits se font rares. Moins de crédits, c'est moins d'investissement et moins d'activité. C'est donc une menace pour le pouvoir d'achat et pour l'emploi. La crise, ce n'est pas pour les autres ; personne ne peut s'en laver les mains. Nous en sommes tous convaincus, nous devrions donc tous être solidaires.
Dans tous les pays d'Europe, les formations politiques en ont tiré les conséquences. La première de ces conséquences, c'est que les querelles partisanes s'effacent devant l'intérêt du pays. Dans tous les pays d'Europe, oui, mais pas en France où le parti socialiste continue à jouer, si graves que puissent en être les conséquences, le choc frontal avec la majorité présidentielle.
Les exemples ne sont pas rares.
Premier exemple : la règle d'or, adoptée en Allemagne et en Espagne dans un remarquable consensus entre la droite et la gauche. En Allemagne, le Bundestag s'est prononcé le 29 mai 2009 par 418 voix contre 109 : cette majorité n'aurait jamais pu être atteinte sans un consensus fort entre la droite de la CDU-CSU et la gauche du SPD.
En Espagne, c'est à la quasi-unanimité que la Chambre des députés a voté le 2 septembre dernier la règle d'or, par 316 voix contre cinq. Parce que l'intérêt du pays l'exigeait, la droite espagnole n'a pas hésité à apporter son entier soutien à la gauche du Premier ministre socialiste Zapatero.
En France, nous savons ce qu'il en est. Rien ne saurait mieux rassurer nos prêteurs qu'un consensus entre les différentes formations politiques. Ce consensus est refusé par le parti socialiste. Et tant pis pour la France !