Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur général, monsieur le président de la commission, chers collègues, élaborer un budget est toujours un acte politique majeur, porteur de choix forts en matière de dépenses et de fiscalité. Cela est particulièrement vrai cette année.
Après plusieurs années de crise, la France se trouve confrontée à un ralentissement de l'activité économique mondiale. De plus, les tensions sur les dettes souveraines ne nous ont pas épargnés. Aussi, plus que jamais, le redressement des comptes publics et la réduction des déficits passeront par la maîtrise de la dépense.
Beaucoup sont d'accord sur le diagnostic ; peu le sont sur les solutions et les moyens d'y parvenir. Le plus difficile n'est pas de trouver des économies à réaliser au sein d'un État qui dépense trop, mais de faire accepter des coupes claires dans les finances de la nation, c'est-à-dire de respecter des principes de justice, d'équité et d'efficacité.
Pourtant, rien ne peut se faire de crédible sans une coupe dans les dépenses publiques, parce que c'est à ce niveau que se situent les marges de manoeuvre dans un pays où la pression fiscale décourage déjà le travail et la création de richesse.
À l'occasion d'un sondage réalisé il y a quelques semaines, 85 % des personnes interrogées ont suggéré pour améliorer les comptes publics que l'on réduise les dépenses ; 12 % seulement préconisaient une augmentation des impôts. Les Français savent donc bien que le maintien de la confiance dans les comptes de l'État mérite quelques sacrifices.
Il reste que certaines dépenses sont, bien entendu, difficiles, voire impossibles à réduire. C'est le cas par exemple des intérêts de la dette : quelque 50 milliards d'euros, soit l'équivalent de l'impôt sur le revenu.