Au fond, le message de l'agence Moody's n'est pas une surveillance en vue de la dégradation de notre AAA ou de sa disparition ; c'est la confiance renouvelée dans le Gouvernement français pour poursuivre la réduction des déficits publics. Voilà, mes chers collègues, les bonnes nouvelles concernant cette phase d'observation qui commence.
Dans le même temps, notre responsabilité est de conserver le cap coûte que coûte, quelle que soit la situation de la croissance française, afin de garder notre AAA. Ce n'est ni une incantation ni un objectif en soi, c'est le moyen de conserver les meilleures conditions de refinancement de la dette française. Chaque année, nous devons emprunter sur les marchés environ 220 milliards d'euros. Je vous laisse imaginer le coût supplémentaire pour notre budget si, au lieu d'emprunter sur dix ans à environ 3 % comme nous le faisons aujourd'hui, il nous fallait emprunter à 4 %, 4,5 %, voire 5 %. Ce serait l'explosion du coût de la dette, donc l'explosion du service de la dette dans le budget, et donc moins d'argent investi dans les missions du Gouvernement, comme l'emploi, l'investissement structurant, l'aide à l'économie, la justice ou la police.