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Intervention de Nicolas Perruchot

Réunion du 18 octobre 2011 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Perruchot :

…car le niveau d'endettement n'est pas seulement le résultat des cinq dernières années, mon cher collègue.

Quant à la crise de 2008, elle était systémique. L'inquiétude de l'Union européenne face à l'état des finances publiques de la zone euro – et en particulier, en décembre 2009, face aux difficultés de la Grèce – a amené à la baisse de la note de nos amis grecs. En janvier 2010, nous avions droit au plan d'austérité espagnol. Quelques jours plus tard, le premier plan d'économie pour la Grèce était mis en place, le pays ayant été placé sous surveillance de la Commission. En mars 2010, le déficit portugais s'établissait à 9,3 % du PIB, ce qui entraînait un plan d'austérité. Enfin, en quelques mois se succédèrent : l'aide de l'Union européenne et du FMI à la Grèce contre le plan d'austérité ; le plan d'austérité de l'Italie dont la dette avait atteint, à la mi-2010, 120 % du PIB ; la révision à la hausse du déficit irlandais ; la demande d'aide internationale du Portugal ; et en juin 2011, le nouveau plan d'austérité pour la Grèce.

Donc, la crise se propage, la zone euro a aujourd'hui bien des difficultés à l'endiguer et elle résulte, bien entendu, de la situation que j'ai décrite auparavant. À l'évidence, la crise de l'endettement public en Europe ne se limite pas au seul cas grec et surtout elle est sans commune mesure avec tout ce que nous avions, les uns et les autres, prévu.

Avant tout,cette crise est une crise de confiance, celle des marchés en la capacité des États à rembourser leur dette. Elle ne s'arrête pas aux frontières de quelques pays européens car, après la Grèce, l'Irlande, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, elle pourrait malheureusement s'étendre à notre pays, que l'agence Moody's vient de mettre sous surveillance. Une éventuelle dégradation de notre note souveraine aggraverait le coût de notre endettement.

Ajoutons à cela le besoin très important de recapitalisation des banques européennes chiffré par Christine Lagarde à près de 200 milliards d'euros, et l'on voit à quel point la situation est tendue. Cela nécessite, de notre part à tous, de faire des choix courageux.

Pour ce budget comme pour les budgets précédents, nous n'avons, nous centristes, eu de cesse de demander une baisse plus forte de la dépense publique. Charles de Courson et Philippe Vigier y reviendront. Nous n'avons eu de cesse d'aller plus loin dans ce que nous appelions déjà, pour notre part, « l'austérité », mot que l'on peut désormais employer à cette tribune. Notre marge de manoeuvre semble assez limitée. Mais la solution que nous préconisons est la seule susceptible de redresser nos finances publiques : une réduction importante du déficit public dès aujourd'hui.

La situation économique de la France l'exige. La situation dans la zone euro la rend absolument nécessaire. Nous proposerons donc des mesures en ce sens et nous espérons que vous pourrez, monsieur le ministre, les retenir. Elles visent à la fois à préserver notre économie et à recouvrer très rapidement une nécessaire capacité d'emprunt. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)

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