Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 18 octobre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Monsieur le ministre, j'en suis désolé, mais vous allez à nouveau entendre des poncifs : oui, vous êtes responsables de la situation ! Il suffit de lire le rapport que l'ONU a consacré aux causes de la crise pour s'en convaincre. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Selon l'ONU, en effet, la crise est due aux mauvais choix du privé et à des politiques publiques fondées sur l'idée selon laquelle les marchés, en particulier les marchés financiers, peuvent s'autoréguler et assurer le développement de l'économie. Comme tous les gouvernements qui ont suivi cette règle, vous portez la responsabilité de la crise.

Votre budget a trois caractéristiques.

Tout d'abord, il est hors de la réalité, puisque nous savons d'ores et déjà – et le rapporteur général l'a très honnêtement reconnu – que, l'année prochaine, la croissance sera, non pas d'1,75 %, mais vraisemblablement de 1 %, voire moins.

Ensuite, il est profondément injuste. Vous prenez péniblement 400 millions d'euros aux plus riches – après avoir envisagé de ne leur en prendre que 200 – pendant deux ans seulement, alors que – si la majorité ne change pas l'année prochaine, ce qui m'étonnerait beaucoup – vous allez taxer les dépenses de santé des Français en leur prenant 1,2 milliard par le biais d'une taxe sur les mutuelles.

Mme Pécresse nous dit que vous prélevez 2 milliards d'euros sur les plus hauts revenus, mais se souvient-elle que les cinq cents plus grosses fortunes ont augmenté de 120 milliards d'euros en dix ans ? Ces 2 milliards ne représentent que 1,6 % de cette augmentation : il n'y a donc vraiment pas de quoi pleurer, surtout quand on sait que cette taxe ne sera appliquée que pendant deux ans !

Enfin, ce projet de budget est inadapté, car l'austérité, ainsi que vient de le rappeler l'Observatoire français des conjonctures économiques, mène tout droit à la récession.

Il n'existe qu'un seul chemin pour sortir de la crise, celui qui consiste à mobiliser l'argent pour relancer la croissance, par la consommation, l'investissement public et privé. Vous ne savez pas où se trouve l'argent ? Vous lisez pourtant les journaux comme moi : les profits, les dividendes, les bonus et les rémunérations des grands patrons augmentent. Ainsi, on pouvait lire, dans Les Échos de ce matin, que les résultats des entreprises et leurs dividendes sont en progrès constant, au point de renouer avec les sommets passés. Selon AlphaValue, 400 sociétés non financières disposent de 100 milliards d'euros de cash après dividendes et de 3 milliards d'euros de liquidités. Il faut prendre l'argent là où il est ! Puisque vous vous y refusez, nous voterons la motion de rejet préalable. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

(La motion de rejet préalable n'est pas adoptée.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion