Si ce n'est pas au jour le jour, c'est à très court terme, vous le savez bien ! Le ministre lui-même a cité le chiffre de 260 milliards d'euros.
Cela donne la mesure de la perte de contrôle des autorités politiques, quelles qu'elles soient, sur le système financier. Nous ne contrôlons plus grand-chose. La commission d'enquête sur la spéculation financière, que je présidais, a formulé des recommandations à l'issue de ses travaux : pratiquement aucune n'a été suivie d'effet. Nous avons auditionné une dame brillante, qui est, en quelque sorte, la mère de tous les merveilleux opérateurs travaillant sur les marchés financiers : c'est elle qui a inventé les algorithmes appliqués à la finance. Elle nous a confié son sentiment profond : aujourd'hui, on ne contrôle plus rien.
Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités, mais pas à voter un plan grec, puis un deuxième plan grec, puis un troisième plan grec et, aujourd'hui, un plan pour Dexia, alors que rien ne bouge par ailleurs. Comme le disait Charles de Courson, absolument rien n'est fait à l'encontre des dirigeants de Dexia responsables de cette situation qui peuvent parader tranquillement aujourd'hui. Monsieur le ministre, monsieur Bouvard, je veux bien vous croire lorsque vous affirmez que l'État n'a pas voté leurs indemnités de départ, mais elles ont bien été accordées. On se demande qui les a votées, si ce n'est l'État.